Comment la dureté des choses

Publié le 05 août 2008 par Lironjeremy

Là, dessus la ville, les reliefs vus de loin, mous. Plissés et montés comme une couche souple posée sur on ne sait quoi. Et des pans qui tombent, ondulés depuis l’échine jusqu’à la ville d’abord éparpillée en quelques maisons isolées puis ramassée toute devant la mer. Il a fallu que l’effet soit saisissant et continu pour que j’en vienne à rêver ces anciennes et laborieuses formations tels de longs et lents mouvements fluide : une liquidité famélique du monde ancien. Extrapolant à la suite l’idée que la dureté des choses est notion relative au temps. Au pied des reliefs, dans l’eau lisse de la grande rade, on a fait du ski nautique, on a rebondit alors à la surface. Et aussi à l’inverse, le bois dur de l’arbre a enveloppé l’angle de la terrasse sans résistance et comme en faisant des ondes molles, des bourrelets. Mais des scientifiques auront déjà de longue date donné une formule pour dire avec économie comment la dureté des choses est subordonnée à la patience du temps.

Quand à décrocher des blocs à la compacité du monde, Valéry aura dit : « Nous devons donc passionnément attendre, changer d’heure et de jour comme l’on changerait d’outil, - et vouloir, vouloir… Et même, ne pas excessivement vouloir. »