Les exemples puisés dans sa propre sadhana montraient l'acharnement dont il (Arnaud) avait fait preuve pour tirer la substantifique moelle de la voie sur laquelle il était engagé. Il préparait longuement ses entretiens avec Swâmiji puis, après I’entretien, prenait des notes pour reconstituer l'entretien dans son intégralité. Quand il rencontrait Swâmiji, il abordait un sujet précis - il nous disait qu'il pouvait avoir un entretien avec Swamiji portant sur une seule phrase- et ressortait avec une compréhension claire.
L'intensité de présence de Swamiji, la clarté de ses réponses aiguisaient son intelligence. Le reste de la journée, seul avec lui-même, il réfléchissait et, s'il sentait que sa compréhension devenait moins percutante, il reposait sa question le lendemain et Swâmiji reprenait son explication. « Make it your own ! » lui disait son maître, faites-en votre propre substance. »
À nouveau, une fois seul, Arnaud reprenait l'entretien, trouvait ses propres exemples, tirait ses conclusions et apportait son butin le lendemain à Swámiji qui concluait : « You have got it, Arnaud ! Vous avez compris !» Au sortir de ce type de sitting, Arnaud n'était plus le même que celui qui était entré dans la pièce de Swâmiji. Quand il avait fait son bien propre d'un point précis après plusieurs entretiens, il avait franchi une étape, sa compréhension s'était définitivement établie.
Véronique Desjardins
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