« Les Survivants » débute en compagnie de trois frères venus disperser les cendres de leur mère sur le lac près de la maison de vacances de leur enfance. Un endroit qui rappelle beaucoup de souvenirs, ainsi qu’un terrible drame dont ils ne préfèrent pas parler…
Pourvu d’une construction légèrement déstabilisante qui entremêle deux temporalités, celle du présent relaté à rebours, de 23h59 à 0h00, et celle du passé relatant les souvenirs d’enfance de Benjamin, des vacances dans la maison du lac jusqu’au décès de sa mère, ce roman nous conduit progressivement vers l’endroit où les deux trames se télescopent. Une construction originale qui peut certes déboussoler, mais qui permet également d’entretenir le suspense concernant la tragédie qui a frappé cette famille, tout en apportant un éclairage final bouleversant qui donne tout son sens au récit.
« Les Survivants » est l’histoire d’une famille dysfonctionnelle qui s’est construite sur un drame enfoui. L’histoire de trois frères qui ont, chacun à leur manière, essayé de laisser ce passé derrière eux mais qui, en entreprenant ce voyage vers la maison de vacances de leur enfance, retournent inévitablement vers ce passé qui les lie autant qu’il les sépare. Une époque où trois enfants élevés par des parents démissionnaires étaient abandonnés à leur sort. Trois gamins privés d’amour parental, qui ont eu beaucoup de mal à se (re)construire au fil des années, toujours hantés par cette tragédie…
Dès les premières pages, l’atmosphère pesante et poisseuse installée par l’auteur fait ressentir un malaise au lecteur. Un sentiment qui s’accentue au fil des chapitres, des révélations et des nombreux non-dits sensés taire les secrets de cette famille. Les indices sont pourtant là dès le début, titillant la curiosité du lecteur et l’incitant à tourner les pages jusqu’à cette révélation finale qui apporte soudainement un nouvel éclairage à l’ensemble.
« Les Survivants » est l’histoire bouleversante de trois enfants ayant survécu tant bien que mal à un terrible traumatisme au cœur d’une famille dysfonctionnelle.
Les Survivants – Alex Schulman, Albin Michel, 304 p., 19,90€
Lisez également : le très bon « Ce qu’il faut de nuit » de Laurent Petitmangin, l’excellent « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu et mon immense coup de cœur pour « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Lighieri.
Ils en parlent également : Caroline, Aude, Annick, Lola, Pamolico
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