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Si l'état des routes irlandaises s'est bien amélioré depuis quelques années, le réseau routier du pays est encore loin d'égaler le niveau du réseau français. Pas d'autoroute à l'exception d'un petit tronçon récemment ouvert du côté de Dublin, quelques grands axes larges et confortables, mais la majorité du réseau est composée de voies étroites, bosselées au profil irrégulier et accidenté.
Bien plus que de conduire à gauche, s'adapter à ces routes représente la plus grosse difficulté quand vous prenez le volant en Irlande car il faut toujours être sur le qui-vive et maintenir en permanence le véhicule au plus près du bas-côté afin de faciliter les croisements.
Bon, mais c'est comme tout, on s'y fait.
La signalisation routière surprend également.
Compte tenu du profil des routes, les lignes jaunes continues sont très nombreuses évidemment et parfois pas toujours respectées par les automobilistes (rester bloqué plusieurs kilomètres derrière un véhicule plus lent peut amener une certaine impatience), mais le plus surprenant reste l'emplacement des panneaux de limitation de vitesse. Il est ainsi courant de rencontrer des indicateurs de limitation à 80 km/h à l'entrée de voies sur lesquelles même le meilleur pilote de rallye ne pourrait dépasser le 50 km/h.
Ne vous étonnez pas non plus de voir un panneau "limite 100 km/h" à l'entrée d'un virage serré où rouler à 60 km/h vous enverrait directement au fossé. C'est ainsi.
Là où nous, Français, avons des leçons à recevoir des automobilistes irlandais c'est bien dans le domaine de la courtoisie.
Les exemples ci-dessous sont plus que fréquents, ils sont la norme :
- En ville, vous cherchez votre route ou une place de stationnement : vous ralentissez, hésitez, arrêtez, n'osez pas vous engager, évidemment vous génez les autres automobilistes. Surprise, personne ne râle ou ne klaxonne, on s'écarte même pour vous laisser passer ou finir votre manoeuvre , puis on vous salue gentiment en repartant.
- Sur un grand axe, vous rattrapez un véhicule qui roule plus lentement que vous. Aussitôt celui-ci serre à gauche, empiète sur le bas-côté si celui-ci le permet et le conducteur vous invite à le dépasser. Après l'avoir doublé et pour le remercier, n'oubliez pas d' actionner un instant vos feux de détresse où mieux encore, de mettre un coup de clignotant à gauche puis à droite ; et l'automobiliste dépassé, sensible à votre amabilité, accuse réception de votre geste par un petit appel de phare.
- Sur une route étroite (majorité des cas donc), vous croisez un autre véhicule. Par prudence, chacun ralentit et s'écarte au maximum, voire l'un des deux s'arrête sur un espace de dégagement. Au moment du croisement, chaque conducteur y va de son petit signe amical qui consiste la plupart du temps à lever l'index de la main située en haut du volant.
Idem si vous croisez un piéton, toujours un petit salut de la main ou de ... l'index.
Le jour où l'on verra ce genre d'amabilités sur les routes françaises... !
Je ne vois qu'un point commun avec la manière de conduire dans notre pays, c'est le petit signe avec le doigt, sauf que chez nous quand ça arrive, c'est plutôt un signe de mécontentement et c'est rarement l'index qui est levé...
Ce n'est pas la même élégance.