Yayoi Kusama, la toute première femme à intégrer le Top 10 mondial des ventes

Publié le 16 janvier 2022 par Aicasc @aica_sc

© artprice

Le public et les collectionneurs du monde entier portent aux nues ses pois invasifs de Yayoi Kusama qui ont définitivement contaminé le marché de l’art. A 92 ans, l’artiste devient la toute première femme classée dans le Top 10 mondial, avec plus de 700 lots vendus et un résultat annuel historique !

Un marché mondialisé et croissant

Le marché de Yayoi KUSAMA (1929) a profondément évolué au cours des 20 dernières années : en 2000-2001, les œuvres importantes étaient réservées aux salles des ventes américaines et britanniques, lesquelles engrangeaient 78% du résultat annuel. Le reste revenait à des ventes opérées en Europe. En 2021 cependant, 73% de son résultat provient de divers pays asiatiques, où la cote de popularité de l’artiste est à son apogée.

Désormais, la répartition géographique du produit des ventes aux enchères de Kusama révèle Hong Kong comme sa toute première place de marché, avec près de 54m$ d’œuvres vendues courant 2021, ce qui correspond à 37% du volume d’affaires annuel de l’artiste. Suivent, à part égale, le Japon (son pays d’origine) et la Corée du Sud avec 18% chacun, puis les Etats-Unis où se joue 13% de son résultat annuel, contre 46% il y a 20 ans.

Répartition du produit des ventes aux enchères de Yayoi Kusama selon les pyas (Copyright Artprice.com)

.

La compétition entre les pays est plus vive que jamais pour cette artiste majeure dont la cote est à son climax. Son indice de prix affiche une hausse de + 747% depuis 2000, si bien que 100 $ investis en 2000 dans une œuvre de Yayoi KUSAMA valent en moyenne 847 $ en décembre 2021.

Autre indicateur important, le taux d’invendus nous renseigne sur l’équilibre entre l’offre et la demande. Avec une offre plus intense que jamais, le taux d’invendus se situe sous le seuil des 8% contre plus de 30% d’invendus selon la moyenne mondiale. C’est dire combien l’artiste est prisée à tous les niveaux de prix. L’année 2021 enregistre d’ailleurs un record pour les lots vendus sous cette signature, avec plus de 730 œuvres déjà adjugées entre le 1er janvier et le 10 décembre 2021.

Kusama intègre le Top 10

Finalement, la vente d’œuvres de Yayoi Kusama dépasse les 174 m$ cette année, ce qui constitue un record historique et décuple ses performances en 10 ans!

Forte de cette extraordinaire performance – 174 m$ d’œuvres adjugées en 2021 – la “princesse aux petits pois” intègre le TOP 10 des artistes les plus performants aux enchères, toutes périodes et toutes catégories de création confondues (classement provisoire d’Artprice, début décembre). C’est une première pour l’artiste tout comme pour l’histoire du marché des enchères : Kusama devient la toute première femme dans ce classement demeuré masculin avant décembre 2021 !

L’évolution du produit des ventes aux enchères de Yayoi Kusama, montre un puissant bond en 2021. (Copyright Artprice.com)

.

Actualité : l’artiste attire les foules à Tel Aviv

La popularité de Kusama est telle que chaque exposition promet des records d’affluences. Ce fut déjà le cas en 2014, avec un flux de 206 000 visiteurs en deux mois lors de son exposition au Musée d’art latino-américain de Buenos Aires. A Rio, plus de 700 000 visiteurs se sont pressés au musée la même année. Le succès ne se dement pas depuis, bien au contraire, et les institutions prennent des mesures inhabituelles pour gérer l’intensité des flux.

Dès l’ouverture du Yayoi Kusama Museum en 2017 (classé meilleure attraction culturelle mondiale par Time Out en 2018) la billetterie fut immédiatement prise d’assaut, l’inscription des visiteurs rapidement saturée sur les deux premiers mois, et les visites limitées à 50 personnes par créneaux de 90 minutes. Pour réguler l’immense flux de visiteurs l’année suivante, le musée The Broad de Los Angeles a mis en place la règle du Selfie (the Selfie-Rule), limitant à 30 secondes la présence de chacun et chacune dans les installations de l’exposition.

Cette fois, les pois de Yayoi Kusama envahissent le musée d’art de Tel-Aviv jusqu’au 23 avril 2022. C’est la première rétrospective de l’artiste organisée en Israël. Un événement d’envergure déployant, sur 3000 m2, 200 œuvres produites sur une période de 80 ans, de ses premières peintures à ses installations hypnotisantes, dont quatre Infinity Mirror Rooms. Les visiteurs ne cessent d’affluer pour découvrir cette exposition dont plus de 100 000 billets avaient déjà été vendus avant l’ouverture mi-novembre…