Un signe des progrès accomplis est le déploiement d'une telle fonction par Bank of America. Baptisé CashPro Forecasting, le nouveau module, développé en collaboration avec un partenaire technologique non nommé, propose un service à l'état de l'art, directement intégré à la plate-forme existante de gestion de trésorerie, ce qui lui permet d'exploiter immédiatement, sans aucune configuration supplémentaire, toutes les données des comptes détenus auprès des différents établissements connectés.
Son rôle principal consiste à établir un aperçu des flux et de la situation financière dans l'avenir, sur un horizon qui peut s'étendre d'une journée à un an. Sans surprise, sont mis en œuvre dans ce but des algorithmes d'apprentissage automatique opérant sur les transactions enregistrées par le passé. Première particularité de la solution de Bank of America, ses modèles sont ré-entraînés quotidiennement de manière à prendre en compte les changements imprévus et améliorer de la sorte la précision des résultats.
Par ailleurs, probablement parce que la banque s'adresse (entre autres) à des grands groupes possédant une certaine maturité dans l'analyse, le principe retenu consiste à laisser une grande latitude de personnalisation aux utilisateurs. Il est ainsi possible d'affiner les prédictions, sur des périodes au choix, par devises, par catégories de transactions (affectées par l'intermédiaire de règles automatiques prédéfinies) ou selon tout autre critère considéré pertinent dans le contexte de l'organisation.
L'outil offre même quelques capacités de simulation. En introduisant des hypothèses de croissance ou en ajustant les moyennes de certains indicateurs, il autorise notamment la création de scénarios, par exemple pour évaluer l'impact d'un événement important ou pour comparer les orientations dans des conditions plus ou moins favorables. En dépit de cette sophistication, qui comprend aussi le recours à plusieurs technologies d'intelligence artificielle pour une meilleure efficacité, la simplicité d'accès constitue une priorité.
Après l'émergence des pionniers de la prévision de trésorerie, la durée d'incubation a été longue, mais, au vu du nombre croissant d'implémentations, il semblerait que, aujourd'hui, les banques traditionnelles admettent qu'il s'agit d'un service essentiel à apporter aux entreprises, ne serait-ce que parce qu'elles sont dans une position idéale pour répondre à leurs attentes en la matière. Peut-être pourraient-elles maintenant envisager une déclinaison du concept à l'attention du grand public, qui a aussi des besoins similaires ?