(le blog) Régulièrement j’allonge dans la fine verticale en marge de mes études et pensées hasardeuses une liste de liens divers, de digressions possibles. Ajoutant à l’abîme d’une problématique déjà un peu simplifiée, ébauchée et qui demande augmentations, 10, bientôt 50 et 100 prolongements ou échappées. Ouvrant des portes vers des trajets incertains et infinis, perdant les objets à la faveur d’un mouvement, d’un glissement à répétition, dans un mélange désormais, un tumulte, un enivrement. L’esprit, écrit Valéry, fait une infinité de rêves dont l’ensemble forme un étrange programme. Les conquêtes consistent souvent à abandonner un territoire pour d’inconnus et informes horizons toujours renouvelés. Ce, dans un appétit jamais satisfait, toujours plus ou moins orienté vers lui-même. Il semble qu’aujourd’hui le seul mouvement d’être c’est cette perte des contours, cette échappée belle à la conquête d’un sentiment submergé, de sa dissolution dans une euphorie légère d’immensité.