Logements energivores : vos reactions

Publié le 14 janvier 2022 par Martine Denoune @mdenoune

Consacré à la chasse aux logements énergivores liée au nouveau DPE (diagnostic de performance énergétique) qui dégrade la notation des logements, mon dernier billet de blog a suscité de stupéfiantes réactions.

Alerte sur les passoires énergétiques


« La classification en logement indécent des logiciels énergivores ne concerne pas les locations saisonnières mais uniquement les habitations principales« .  
«  C’est du grand n’importe quoi. Je viens de faire refaire 2 DPE pour 2 logements dans une maison préalablement classés E et le diagnostiqueur me les classe maintenant en G.
Payé 2×200=400€ pour 1h de travail.

A réception du diagnostic, après paiement, comme je suis ingénieur en génie climatique, ma première réaction a été de m’étonner qu’il m’annonce une consommation en chauffage de 37 740 kW ce qui représente 3547 litres de fuel. Le problème est que la consommation moyenne de ces 10 dernières années, justifiée par les factures et les arrêts de charges aux locataires qui sont toujours (par choix) des retraités (donc « qui chauffent toute la journée ») est de 2015 litre/an de fuel. (1790 à 2300 max). J’ai immédiatement envoyé un mail au diagnostiqueur qui n’a pas répondu.
Avant de le rappeler, j’ai repris le dossier et constaté qu’il :
– n’a pas vu les robinets thermostatiques
– a marqué que c’était des murs en béton banché au lieu de moellons de 300 mm (la différence est du simple au double au niveau isolation)
– n’a pas tenu compte des isolant mince (DEPRON) collés sur les murs. Si l’on oublie le chauffage sur lequel il y a une contestation, les 3 seuls postes :
– Eau Chaude : 21028 kW
– Éclairage : 530 KW
– Auxiliaires : 2499 kW
justifient déjà, à eux seuls, une consommation supposée de 24 057 kW, soit un classement D. Sauf à compter sur l’incompétence notoire du diagnostiqueur, on marche sur la tête …

MAIS MAINTENANT, QU’EST-CE QU’ON FAIT ?

La loi m’oblige à faire ce DPE, mais si je le donne à mes locataires en leur annonçant une consommation de 2015 litres de fuel en moyenne avec un classement G, c’est le procès garanti ».
Réponse de cet internaute « Sur votre conseil, j’ai bien pris contact avec l’UNPI de Lyon qui est au courant du problème. Selon eux, le diagnostiqueur ne doit rentrer dans l’algorithme que ce qu’il voit. Par exemple, si vous lui précisez que votre mur est en moellons et qu’il y a un isolant mince derrière la tapisserie, s’il estime que votre mur est en béton banché, il est réputé avoir raison …
Par contre, quand il ne voit pas les robinets thermostatiques, il faut faire faire aux locataires des attestations sur l’honneur avec copie CI etc …. Ambiance ….
Le vrai problème est la responsabilité professionnelle du diagnostiqueur qui doit être mise en cause par un juge »
.
 La marche forcée de la rénovation énergétique inquiète sérieusement les professionnels de l’immobilier. « Il s’agit d’une accélération ni préparée ni accompagnée dans un calendrier serré. A quoi s’ajoute un accompagnement financier insuffisant voire non anticipé » juge Jean-Marc Torrollion, Président de la FNAIM. Avec tout cet arsenal, des experts se demandent si « le DPE ne constituera pas un facteur de disruption future du marché » . En d’autres termes, il y aurait une valeur verte ou rouge d’un logement, selon sa consommation d’énergie et ses émissions de gaz à effet de serre.