En dehors des avancées qui jalonnent l'existence de Curve, pionnière du domaine, la super-carte de paiement n'a jamais suffisamment séduit pour s'imposer et susciter une innovation débordante. Une nouvelle venue, VitraCash, tente pourtant d'y insuffler une composante inédite, dont je rêvais depuis les toutes premières expérimentations.
Le concept de base, adopté, avec plus ou moins de succès, par des dizaines de startups et quelques établissements traditionnels, reste toujours identique. L'utilisateur se voit attribuer une carte (Mastercard) – compatible, naturellement, avec Apple Pay et Google Pay, pour ceux qui préfèrent payer avec leur smartphone – combinant toutes celles qu'il possède déjà et qui encombrent son porte-feuille, l'application mobile qui l'accompagne lui permettant de piloter les associations et de suivre ses opérations.
Les principaux avantages mis en avant par ce genre de plate-forme concernent en priorité la simplification que représente le recours à un instrument unique au lieu de perdre régulièrement du temps à rechercher le morceau de plastique idoine pour chaque achat. En revanche, le défaut résiduel majeur de cette approche, rarement souligné et tout au plus contourné (parfois), est l'impératif de sélectionner, manuellement (via le logiciel), la carte sur laquelle doit être imputée la prochaine transaction exécutée.
Afin d'éliminer cette friction, VitraCash dégaine une arme magique, à base d'intelligence artificielle. Ce sont ses algorithmes qui vont se charger, en arrière-plan et en toute transparence, d'affecter chaque dépense sur le support le plus pertinent, c'est-à-dire, en général (mais pas uniquement) le plus économique. Sont pris en compte dans ce but un ensemble de critères comprenant les frais encourus, le taux de change (à l'étranger), les promotions (réduction, cashback ou autre), les assurances incluses…
Ainsi équipée, non seulement la solution libère le consommateur de l'attention à porter à sa configuration avant de régler ses emplettes mais elle va également l'aider à optimiser ses choix, sans se laisser influencer par la routine ou par une connaissance partielle des conditions de fonctionnement de ses moyens de paiement habituels. Un espace d'analyse dédié dans l'application (associé à un module de budget élémentaire) offre en outre une visibilité précise sur les bénéfices obtenus grâce aux arbitrages réalisés.
Depuis toujours, la promesse des super-cartes de faciliter la vie de leur porteur paraissait un peu bancale, avec cette obligation persistante de jongler entre les supports (virtuels). Cette limitation justifiait l'ajout, au fil du temps, d'arguments attractifs supplémentaires (dont la suppression des commissions sur les opérations en devises). Au final, je soupçonne qu'elle constitue une des premières raisons du manque d'engouement parmi les populations ciblées. Si cela se confirme, VitraCash détient la clé d'un triomphe.