j’ai toujours aimé
entrer tranquillementdans une nouvelle année
à l’abri
du bruit
des groupes
si aimables soient ils
à l’écart du tumulte
des vœux vociférés
de la gaieté
vraie ou forcée
des embrassades
des confettis en pluie
presque l ‘ignorer
ce passage convenu
presque faire
comme si de rien n’était
pas par snobisme
singularité affectée
je me réjouis
que d’autres
trinquent
dansent
soient ensemble
l’ensemble
je ne l’oublie pas
je lui paie mon tribut
toute l’année
et
à vie
alors au nouvel an
juste à deux
au coin du feu
endormi
bien avant minuit
dans le silence
des champs transis
rien de particulier
sinon l’amour ordinaire
en sa stupéfiante nouveauté
bonne année bonne année
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