Depuis mon réveil, je suis à genoux devant le Silence, le précieux silence du petit matin qui nait de la nuit profonde où toutes les lumières du temple d'argile se sont éteintes.
Le Fleuve spacieux, vivant, sacré, témoin de l’expérience de vivre, libre sans les ancrages du passé, coule gaiement dans mes veines. Je ne l’entends pas; je le sais, le sens; il me saisit, me guide vers des terres inconnues et fraiches loin des histoires du monde, sans peur, sans lutte, sans vanité, sans espoir, sans le jacassage incessant des êtres humains qui s’échangent leurs histoires.
Le Fleuve gronde, s’étend, s’ouvre au ciel et éclaire l’aube rose. Je me donne à ce Fleuve qui me trace une route dorée vers le soleil rayonnant. Ses rayons dessinent mille images qui tracent une voie royale. Je suis la fiancée du fleuve qui m'aime.
- Betty
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