Alors que nos relevés de compte sont toujours remplis de libellés obscurs et incompréhensibles, engendrant régulièrement des réclamations indues ou, au contraire, une absence de réaction sur des dépenses frauduleuses, la filiale de BNP Paribas a conclu un partenariat avec Snowdrop Solutions afin d'associer à chaque opération un intitulé clair et lisible (une marque commerciale, par exemple), assorti, le cas échéant, d'un logo, d'une adresse précise, d'un lien vers le site de l'entreprise correspondante…
Dans un univers dans lequel la moindre de nos actions génère une montagne de données, y compris quand il s'agit de règlements avec des plates-formes « modernes » (PayPal, Lydia, Venmo… et même Lyf, pourtant créé par des banques), il paraît inadmissible que les vieux systèmes de paiement, les plus utilisés, ne soient pas alignés. Et s'il faut se réjouir que quelques acteurs, tels que Nickel, se penchent sur le problème, se pose rapidement la question d'une modernisation à l'échelle de l'industrie.
Au lieu de laisser les pionniers adopter des solutions tierces tactiques, nécessairement incomplètes, l'enjeu, qui relève essentiellement de la mise à disposition d'information utile aux clients, avec des économies potentielles à la clé dans les centres d'appel, semble suffisamment important pour susciter une initiative de place (européenne ?) qui permettrait de ramener les pratiques d'une époque révolue (où, entre autres, le nombre de caractères transmissibles était limité) au niveau de l'état de l'art du XXIème siècle.
Ne serait-il pas envisageable que les commerçants, qui y trouveraient aussi directement leur avantage (en matière de communication et de marketing), puissent injecter quelques caractéristiques personnalisées sur leur profil d'encaissement, celles-ci étant ensuite incluses dans les restitutions de transactions des applications web et mobiles des banques ? Ne serait-il pas bénéfique (ou trivialement nécessaire ?) qu'une telle approche soit généralisée et homogène dans tout un pays ou sur tout un continent ?
Il s'agit là d'une autre conséquence de la survie de dispositifs historiques (et les réseaux de paiement sont loin d'être les seuls concernés), sans qu'aucun effort de rénovation ne soit jamais engagé, surtout quand l'objet en serait de l'ordre de l'expérience client : après quelques décennies, il reste des vestiges du passé, auxquels personne ne prend vraiment garde, par habitude, mais qui se transforment peu à peu en anomalies insupportables, dont l'élimination devient alors malheureusement inextricable.