J'écoutais A room with a view, d'EM Forster, par la BBC. On est en 1905. Un des personnages dit, si mes souvenirs sont bons : hommes et femmes sont égaux mais différents, l'homme agit, la femme inspire l'action.
J'ai lu quelque part qu'il y avait eu effectivement une évolution de la notion "d'égalité des sexes", de l'égalité dans la différence à l'alignement absolu de la femme sur l'homme. Cependant, ce que dit ce personnage ressemble beaucoup à ce que j'ai observé : la femme tend à être un as du changement, parce qu'elle joue naturellement sur les ressorts sociaux de la société. Selon les théories du management, c'est un "leader jardinier", elle crée les conditions du changement.
C'est, évidemment, une compétence qui est beaucoup plus acquise qu'innée : on constate que toute personne qui n'a pas de pouvoir officiel cherche des moyens détournés de réussir. Le champion du changement a du "pouvoir sans pouvoir". On observe aussi que les cultures sociales, telles que les cultures maghrébines, jouent beaucoup plus avec le lien social que nous, qui nageons dans l'illusion de la "rationalité".
Lorsque j'étais enfant, j'avais l'impression que la femme était supérieure à l'homme. (Il gueule, elle obtient ce qu'elle veut.) Et, qu'en rabaissant la femme au niveau de l'homme, le féminisme faisait fausse route. Je soupçonne que les femmes de l'ère victorienne auraient pensé comme moi.