Rien de bien surprenant, sauf que le clergé de la ville renouait à cette occasion avec le compositeur, environ 300 ans après que le cardinal Tommaso Ruffo eut interdit Vivaldi de séjour à Ferrare. Cela avait entraîné des dettes pour le célèbre compositeur car il avait payé lui-même la production à l’avance et avait compliqué ses dernières années d'exil à Vienne où il mourra en 1741 à l’âge de 63 ans. On lui avait reproché d’être un prêtre qui ne célébrait pas la messe et entretenait une liaison avec la mezzo-soprano Anna Girò. Marcello Corvino directeur artistique du théâtre ferrarais soutient que Vivaldi ne célébrait pas la messe parce qu’il souffrait depuis longtemps de problèmes respiratoires, et sa relation avec la cantatrice était celle de n’importe quel compositeur avec son interprète favori. Cette décision tardive du clergé ferrarais a été saluée par le même Marcello Corvino comme un "geste merveilleux" qui permet d’oublier la sévérité de cette époque révolue et de voir actuellement certaines oeuvres moins connues de celui qu’on appelait le prêtre roux…
Avant la première de Farnace, Corvino déclarait encore "Nous voulons restituer à Vivaldi ce qui lui a été pris ici à Ferrare". Selon les historiens, lorsque Vivaldi est interdit de Ferrare, cela signifiait que l’opéra était annulé pour le carnaval de 1739, alors qu’il avait déjà connu un grand succès ailleurs. Pour Federico Maria Sardelli, qui dirige l’opéra et a écrit “L’Affare Vivaldi” paru en 2015 “C’est presque une justification, un hommage tardif que la ville de Ferrare rend à Vivaldi”. Il révèle aussi que Vivaldi interdit de Ferrare a essayé de se manifester en écrivant des indications scéniques qu’il aurait normalement données à ses chanteurs s’il avait été présent.
Lors d'une conférence de presse, Federico Maria Sardelli a déclaré "Par ce geste, nous voulons mettre un point final à une rupture qui avait besoin d'être pansée", faisant allusion à l’archevêque de Ferrare retrouvant Vivaldi après trois siècles de mise à l'index. Il a même offert à Mgr Giancarlo Perego une copie du livret, signé Antonio Maria Lucchini, du Farnace de Vivaldi.
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