En premier lieu parce que contrairement à la croyance populaire ce n’est pas le lieu de la « fortune » lorsque l’on exerce son mandat dans le respect des Lois, ce qui semble la moindre des choses.
En second lieu, sans doute, parce que la « pipolisation » excessive vient souvent « rebattre les cartes », faisant d’un Tapie, par exemple, une vedette beaucoup plus crédible qu’un universitaire sortant de normale sup.
Enfin parce que à force de dénigrer le monde politique on en arrive à en faire un repoussoir pour les meilleurs. Pourquoi continuer ainsi à essuyer les lazzis de ses compatriotes, les suspicions permanentes, les basses critiques, alors qu’un métier « prestigieux » vous assure en général, l’aisance financière, le respect et l’admiration de vos congénères ? La fuite des cerveaux de la vie publique va s’accélérer d’autant plus que le monde « libéral » l’emportera sur l’Etat Républicain et organisateur. C’est inéluctable.
Il en restera toujours pour se ruer dans les “brèches”, me direz-vous à juste titre. C’est évident, mais le “niveau” risque de baisser sensiblement.
Pourquoi je quitte la vie politique, par Renaud Dutreil
LE MONDE | 04.08.08