Limite atteinte, sans héros. On n’a rien voulu passer, outrepasser, on est là, on est laissé là quand se retire ce qui exige autour, et creuse du vide dedans.
Fatigue. On peut encore penser du possible, mais le corps freine des quatre fers, ferme les yeux, n’en veut plus. À bout, parce que trop. À peu près.
Poids. On a peut-être tort de chercher d’où il vient. Poser le corps comme un sac de patates ou un pack de vittel. Simplement vivre, continuer. Comme si cela faisait partie du lot, avec respirer. Pas si simple.
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Antoine Emaz (1955-2019) – Peau (Tarabuste, 2008)