En début de mois, l’Arcep publiait ses chiffres sur le marché du haut et du très haut débit fixe concernant le troisième trimestre 2021. Mais pour l’Avicca, ces statistiques apportent leur lot de bonnes et de mauvaises nouvelles.
L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a récemment partagé ses résultats sur la période qui s’étale de juillet à septembre 2021. Elle constatait alors que le rythme de déploiement, mais aussi de l’adoption de la fibre optique se stabilisait à un niveau élevé.
Un rythme qui se stabilise
Ainsi, le nombre d’abonnements en fibre progresse toujours rapidement avec 4,1 millions d’accès en plus en un an, dont un million au cours du troisième trimestre de cette année. Le nombre d’accès en fibre est alors de 13,4 millions à fin septembre, tandis que les abonnements haut débit continuent de reculer.
En ce qui concerne les déploiements, le rythme diminue mais reste élevé au cours du troisième trimestre avec environ 1,3 million de nouvelles lignes FTTH, d’après les chiffres de l’Arcep. C’est 13% de moins qu’à la même période l’année dernière, et il y a d’ailleurs des différences de déploiements de zone en zone (publique, privée…).
Mais pour l’Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel), « les courbes se croisent pour le meilleur… et pour le pire ».
Le succès de la fibre optique
Même si elle se réjouit que la France compte désormais plus d’abonnements au FTTH qu’à l’ADSL depuis septembre dernier, elle tient à souligner : « Si les chiffres du quatrième trimestre restent à date de l’ordre de la simple projection statistique, le symbole de ce croisement à la fin du troisième trimestre est très fort ».
Pour l’Avicca, ce croisement des courbes ADSL/Fibre matérialise d’abord la réussite du Plan France Très Haut Débit mais aussi le succès de la fibre et la nécessité de travailler rapidement à la fermeture du cuivre. Elle affirme par ailleurs que si ce rythme reste le même et si la complétude des déploiements fibre est bien atteinte à l’horizon 2025, alors la fermeture du cuivre se ferait dès la fin 2026.
Des différences en fonction des zones
Pourtant, l’Avicca estime que cette « belle perspective » est « battue en brèche » par l’évolution des déploiements dans certaines zones. Le troisième trimestre n’est pas un bon trimestre étant donné qu’il est en baisse par rapport au chiffres du deuxième trimestre 2020 et qu’il est même inférieur au troisième trimestre 2020 contrairement aux deux dernières années, indique l’Avicca, qui précise : « il est encore plus inquiétant lorsque l’on regarde le détail de ces chiffres zone par zone ».
L’Association déplore le fait que les opérateurs privés aient fortement ralenti leur capacité de production en zone d’initiative privée alors que ce sont les prises les plus difficiles qui restent à faire en ZTD et en zone AMII. Et c’est ce ralentissement du côté du privé qui fait que les courbes des déploiements publics/privés se sont croisées plus tôt que prévu, d’après l’Avicca.
Enfin, l’Association estime que si le rythme des déploiements du T3 2021 devait être inchangé dans les années à venir, cela donnerait une fin des déploiements en zone AMII Au T2 2023, en ZTD au T3 2023, en zone RIP au T4 2024, et en zone AMEL au T3 2031. « Autant dire que le plan de fermeture du cuivre d’Orange devra intégrer les zones AMEL en toute toute fin de son calendrier » déclare l’Avicca.