Kuessipan
Auteur : Naomi Fontaine
Éditions : mémoire d’Encrier (12 Mars 2018)
ISBN : 978-2897125011
130 pages
Quatrième de couverture
Kuessipan : mot innu signifiant « à toi » ou « à ton tour ». Ce sont des lieux, des visages connus et aimés. Des chasseurs nomades. Des pêcheurs nostalgiques. Des portraits. Des vies autour de la baie qui reflète les choses de la Terre. Les lièvres. La banique. Les rituels. Les tambours en peau de caribou qui font danser les femmes. Des enfants qui grandissent. Des vieux qui regardent passer le temps.
Quelques mots sur l’auteur
Née en 1987 à Uashat, communauté innue bordée d’une petite baie près de Sept-Îles, Naomi Fontaine est une enseignante de français diplômée de l’Université Laval. C’est d’ailleurs là que ses talents d’écrivaine sont remarqués par François Bon, son professeur de création littéraire. Convaincu que sa voix unique doit être lue et entendue, il l’encourage dans son processus de création. En 2011, elle publie un premier roman poétique, Kuessipan. En 2019 Kuessipan est réalisé par la cinéaste Myriam Verreault et adapté au cinéma par Mar Films, lequel remporte des éloges, tant au Québec qu'à l'international.
Mon avis
C’est après avoir vu sur grand écran le film « Kuessipan », inspiré de ce livre que j’ai eu le souhait de le découvrir. Le film présente la relation fusionnelle de deux filles Innues (peuple autochtone de la Côte-Nord du Québec). On les voit grandir dans la réserve où elles habitent, se heurter au monde extérieur, ne pas toujours choisir ce qu’elles veulent tant le poids de la famille, des traditions, est important. Pendant le film, certains textes sont lus par une voix off et je voulais les retrouver car ils m’avaient (comme le film) bouleversée.
Dans cet ouvrage, j’ai retrouvé les magnifiques textes que j’avais entendus. A fleur de mots, à fleur de peau, chaque terme est porteur de sens, de l’essence même de ce peuple qui se bat pour exister. Ce sont des fragments, des éclats de vie, de mort, des extraits d’un quotidien difficile, où chacun essaie d’avancer. Ce n’est pas forcément linéaire, il n’y a pas d’espace lieu ou temps avec un déroulé. C’est épuré, les phrases courtes frappent le lecteur en décrivant les hommes et les femmes et ce qu’ils vivent. Ceux qui boivent, se trompent, celles qui voudraient fuir et qui restent et enfantent, ceux qui résistent, ceux qui rêvent d’autre chose …. Il y a les racines, celles qui permettent d’appartenir à un groupe mais celles qui emprisonnent et ligotent aussi ….
Les mots employés sont forts, ils vibrent et transmettent la voix de la communauté à laquelle appartient l’auteur. Un magnifique recueil qui se lit comme un témoignage, une poésie, un cri d’espoir ou de peur….