Plus qu’une tradition, c’est un procédé vital pour les constructeurs automobiles. Camoufler les voitures avant leur sortie officielle revêt plusieurs intérêts et contraintes qu’il faut avoir en tête et avec lesquels Maserati décide aujourd’hui de jouer ! On vous en parle de suite.
Dans les faits, les constructeurs automobiles sont contraints de sortir les véhicules sur route ouverte pour faire des tests en conditions réelles, et parfois faire les derniers réglages nécessaires avant de pouvoir dévoiler la voiture au grand public. Les phases de conception et fabrication des véhicules sont alors plus ou moins avancés. En phase de développement, on parle d’un mulet, qui n’arbore d’ailleurs pas forcément l’esthétique finale du véhicule ; on se souvient notamment des premiers tests routiers du mulet de l’A110 dont les traits n’étaient autres que ceux… d’une Lotus Exige S2 !
Lorsque le véhicule est abouti, il s’agit généralement d’un motif noir et blanc, qui permet d’en déceler la forme mais pas les détails. Les photos, parfois très recherchées, de ces véhicules qui espèrent être plus ou moins discrets sont baptisées « spyshots », comprendre « photos espions ».
Quoi qu’il en soit, l’idée de base s’avère généralement de dissimuler au maximum les traits du véhicules, du moins ceux que personne n’a deviné d’après un autre modèle de la gamme par exemple. Mais l’histoire du camouflage ne s’arrête pas là… Elle peut également devenir un faire-valoir médiatique, permettant à la voiture d’être en partie dévoiler avant sa sortie, et ainsi de voir fleurir de premiers papiers sur le véhicule. C’est le cas de notre MC20 Spider. La surprise côté design ayant été dissipée début 2020 lors de la sortie de la version coupée, cette nouvelle déclinaison n’a finalement rien de (trop) nouveau à offrir côté design si ce n’est une philosophie nouvelle côté conduite, cheveux aux vents. C’est cet imaginaire qu’est allé titillé l’équipe de design de Maserati, proposant un camouflage d’un tout nouveau, non plus seulement graphique mais d’une certaine manière réaliste, quasi pictural. Un ciel nuageux, rappelant la vocation du véhicule à rouler sans toit, en osmose absolue avec l’environnement extérieur, et avec un ciel souvent caché par un habitacle oppressant.
Une tendance qui n’est pas sans rappeler les « Art cars » (ci-dessous la M3 Art Car par Jeff Koons), certaines voitures de courses, ou encore l’enthousiasme pour le covering qui consiste à appliquer une fine couche de vinyle sur n’importe quel véhicule permettant ainsi d’en transformer la couleur ou encore d’appliquer des motifs psychédéliques, dégradés, ou encore camouflage type armée…
Une esthétique qui nous emmène jusqu’aux portes du tuning, tendance de fond également puisque de nombreux propriétaires modifient leurs véhicules (pas toujours avec le mauvais goût que l’on prêterait au terme), et passent par la case covering, souvent très graphique. Ici Jon Olsson, référence en ski alpin, et sa RS6 modifiée et « camouflée ».
Finalement, est-ce que ce camouflage « ciel nuageux » n’aurait pas tout d’un bon covering ?
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