Oulan Bator, Continental Hotel – mardi 5 août 2008
Et le 3ème jour, le canard était toujours vivant…
Vous souvenez-vous de cette histoire de Robert Lamoureux ? C’est un peu ce qui nous arrive avec nos bagages.. Et le troisième jour, nous n’avions toujours pas nos bagages…
Nous sommes allés faire une grosse esclandre à l’aréoport hier soir… En fait, on nous avait mené en bateau… Le gars qui s’occupe des bagages à la Miat (la compagnie d’aviation qui nous amené ici de Séoul), ne parle pas anglais… Il n’a donc jamais appelé au téléphone l’aéroport de Séoul, se contentant de lire les écrans d’ordinateur où effectivement il était indiqué par différents codes, que les dits bagages étaient à Séoul..
Que nenni ! On a bloqué vers minuit le responsable d’escale de Korean Airlines ici à Oulan Bator (il cause l’anglais)… qui a fait des recherches fouillées… Résultat, nos bagages sont à Nouméa !
Vous avez bien lu… Et on a reconstitué le film. Notre avion d’Air France est parti avec plus de 2 heures de retard de Roissy pour Séoul samedi 2 août. La cause : l’avion prévu est tombé en panne… Air France a en mis en oeuvre un autre, en catastrophe. Or dans ce vol : beaucoup de Coréens qui rentraient chez eux, de Français qui allaient en Corée et de Français qui allaient à Nouméa en passant par Séoul. Nous étions, Stéphane Lelux et moi, les seuls 2 zigotos qui allaient à Oulan Bator… L’avion d’Air France est donc arrivé avec 2 heures de retard à Séoul. Les managers des différentes autorités ont donc mis la pression pour que l’avion de Nouméa de la Caledonian Air (partenaire d’Air France) parte à l’heure de Séoul… Nos bagages en ont fait les frais dans la précipitation.
Le pire, c’est que Stéphane avait appelé les services conséquents d’Air France à Paris, qui nous dit que tout allait bien, que nous aurions nos bagages dans les toutes prochaines heures … En nous prenant un peu pour des beubeux 1.0.
Donc nous sommes bien embêtés. Tous les membres du groupe sont là. Un toubib et son épouse, un expert géomètre et son épouse, 3 dames, Stéphane et Madame, ma pomme et notre archéologue Pierre Henri Giscard. Et tout ce monde part dans la brousse, pardon la steppe, ce matin à 10 heures. Je ne sais pas trop ce que le Conseil de guerre va décider… Mais si ceux qui n’ont pas de bagages décident néanmoins de partir, va falloir reconstituer les garde-robes… Duvet, linges, chaussures de marche, brosse à dents, etc…
Ami lecteur, si vous travaillez à Air France, où si vous connaissez quelques huiles de notre noble compagnie d’aviation, pourriez vous leur faire part de notre desarroi ? Leur demander qu’ils envoient une « request » à Nouméa leur demandant de rapatrier nos bagages (Lelux et Billaut – je n’ai pas les tags ici) à Oulan Bator ? On s’est renseigné : le prochain vol de Caledonian sur Seoul est le 9 août (de cette année quand même).. Mais il y a peut-être d’autres compagnies qui pourraient s’en charger ? Si possible en ne passant pas par Pékin où avec les Jeux cela doit être un peu le bazar ?
Et ce matin O surprise, j’avais un mail d’Air France… Qui m’offre 4.000 miles sur ma carte Flying Blue du fait du désagrément causé par le retard au départ… Et pas de possibilité de répondre au mail… J’ai regardé sur le site d’Air France pour la réclamation bagages : pas évident… C’est pas encore 2.0 tout cela… (on peut me contacter par mail)…
Dire qu’il y en a qui doivent se prélasser sur une plage dans le beau pays de France…
Bon, à part cela la vie continue as usual…
La horde gauloise est maintenant regroupée, et va déferler sur la steppe…
Sinon hier Lundi, journée à baguenauder dans Oulan Bator. Pas simple de changer des dollars (il m’en restait un peu d’un précédent voyage chez les cow-boys).. On ne prend ici que les billets verts émis récemment. Pas toujours simple non plus de retirer de l’argent local avec sa Visa… Mais cela m’a permis de découvrir que la banque mongole, c’est un peu comme la banque française… Faut faire la queue…. Remplir des tas de paperasses… Cela m’a permis aussi de voir mes premiers Mongols des steppes qui descendaient en ville pour régler quelques affaires… Et un moine bouhdiste que j’ai aidé comme j’ai pu sur le distributeur de billet… Et oui les temps changent… Même les moines bouhdistes ont des cartes de crédit. D’ici à ce que les monastères aient une connexion Internet fibre, y’a pas loin…
Et belle visite l’après-midi de la grande place de la ville où nous avons vu de jeunes mariées venir se faire prendre en photo devant le Parlement. On se marie beaucoup ici le lundi qui est un jour faste (le Mardi est très néfaste par contre). Mariés qui vont rendre hommage à Gengis Kan, dont une plantureuse statue orne l’entrée du Parlement. Ici on voue une grande dévotion au Kan.
Après-midi qui s’est poursuivie par une visite du « black market » d’Oulan Bator. C’est un truc à voir. Une espèce d’immense champ de foire à la lisière de la ville, qui tient des puces de Saint Ouen, du bazar d’Ispahan en Iran (voir un précédent billet là-dessus sur ce blog), de la Cour des Miracles de notre Moyen-Age… Et là gare aux pickpockets qui travaillent au cutter. Hé oui. Les temps changent je vous dis… Ils sont 2 ou 3. Avec la foule, ils vous coincent, vous tailladent votre poche et vous prennent ce qu’il y a dedans… J’ai ainsi été bousculé 2 fois… Mais j’avais pris mes précautions.
On vient de très loin à ce Narantuul (le nom officiel du black market qui veut dire : la rivière du soleil)… Une foultitude de petites camionnettes équipés pour le transport de personnes attendent sur l’immense parking.
(en photo l'entrée du marché)
Elles partent le soir quand elles sont pleines… Et parfois roulent des jours entiers pour gagner le Mongol d’en bas comme dirait qui vous savez…
Bref sympa cette visite. J’y ai acheté dans le coin des « antiques », 2 petits moutons en bronze pour pas cher. Si cela ne plaît pas à Madame Billaut, je les revendrais sur eBay (si un gars d’Air France est intéressé je lui offre)… Par ailleurs, Madame Lelux lance son business ici de fabrication de veste en très beau tissu à la mode mongole un peu occidentalisée. Très beau. Je vais en acheter une pour Madame Billaut (merci de ne rien dire : c’est un cadeau surprise)…
Et le retour à l’hôtel m’a fait pensé aux charges des hordes de Gengis Khan qui dévalérent sur cette pauvre Europe il y a quelques siècles. Car la rentrée en ville est un peu sportive. Du temps de la Horde d’Or, il y avait des chevaux marchant au foin, maintenant nos amis mongols ont des chevaux marchant au pétrole… Et cela a tout d’une charge furieuse en cette fin d’après-midi sous un soleil de plomb, dans la lumière aveuglante qui fait scintiller les nuages de poussière levés par les chevaux vapeur. Ici la priorité à droite on ne sait pas ce que c’est. Pas beaucoup de feux de circulation. C’est le plus culotté qui passe. Naturellement des morts tous les jours. Mais comme on dit ici : c’est la fatalité… Ah, ces Homo Sapiens !
Dernier point : que ne fût pas notre étonnement en rentrant benoîtement à notre hôtel avec le sentiment d’avoir échappé aux hordes meurtrières, de voir la rue qui mène au dit hôtel complètement défoncée ! Hé oui, la DDE locale avait trouvé que la voie était en très mauvais état (il n’y a pas que la rue de l’hôtel d’ailleurs)… Et avait décidé d’un commun accord avec elle-même de la refaire. Le desk de l’hôtel n’était pas au courant. Les Administrations, comme les Banques fonctionnent de la même façon partout…
Bon je vous laisse… Conseil de guerre dans 30 minutes… Je vous tiens au courant si je peux de la suite des événements… Et envoyez donc un mail de ma part au Président d’Air France… pour lui témoigner de toute ma considération bagageuse… Pardon, voyageuse...