La rivière de son enfance n’a presque pas changé. Elle coule toujours à travers des rochers qui n’attendent la permission d’aucun crépuscule pour se mettre à rougeoyer. Il n’y est plus retourné depuis vingt ans, pas parce qu’il ne le voulait pas mais l’éloignement, les préoccupations matérielles…
Ce soir il a retrouvé les rochers et les bouleaux aux troncs zébrés sur le rivage. Ainsi que des roseaux et des branches emmenés par une récente crue, avec au milieu la somme des débris de sa vie qui formaient un tas compact de regrets et de remords.