Historiquement, quand on parle d’art des contre-cultures le graffiti ou l’affichage sauvage viennent en tête. Ils ont toujours été des moyens d’expression impactant, mais ne peuvent pas être utilisés par n’importe qui. Le sticker a lui toujours été abordable et a permis à des marques d’asseoir leur identité.
Le sticker comme moyen de communication a commencé à être utilisé par les graffeurs. Dans les années 70, être pris en flagrants délits de graffiti pouvait vous emmener en prison. Pour aller plus vite, certains graffeurs dessinaient en avance leur logo sur des stickers “Hello My Name Is”, des autocollants utilisés à l’école.
Ce sticker leur permettait aussi d’afficher leur nom sur des surfaces sur lesquelles leurs bombes ou leur Posca n’auraient pas adhéré. Avec ce pack de stickers dans les poches, les graffeurs pouvaient coller leur logo rapidement dans la ville.
Les marques de streetwear que l’on connaît aujourd’hui ont ainsi toutes été de près ou de loin liées au graf. À l’époque, elles n’avaient pas les moyens de se payer des billboard dans les rues de leur ville. Fuct, Supreme ou Stüssy devait trouver un moyen d’installer leur marque dans l’univers de leur communauté à moindres frais.
Leur solution a été de donner des stickers aux personnes qui venaient acheter chez eux. Derrière cet objet anodin se cache un pouvoir de communication encore aujourd’hui sous-estimé. En donnant un sticker à un client, vous lui offrez l’opportunité de devenir un membre de votre communauté, mais surtout d’en devenir un acteur.
Avec un sticker Supreme en main, les skateurs pouvaient les coller sur tous les spots de la ville qu’ils fréquentaient. Cet objet était le moyen de montrer pour eux qu’ils étaient passés par là, comme un instinct primitif de marquer son territoire. Ce besoin de leur communauté était le moyen pour les marques d’être présentes au plus proche de leur communauté. Depuis, chaque drop important de Supreme est lié avec un sticker précis.
Cette méthode a donné de la valeur à un objet qui ne coûte que quelques centimes à produire. Shepard Failey de Obey s’est aussi servi d’un sticker pour développer l’identité de sa marque. Ce qui n’était au départ qu’un mix entre une image de Andre The Giant et une oeuvre de Barbara Kruger s’est transformé en véritable marque grâce à des stickers collés dans les rues de New York.
Avant le streetwear, les groupes de Punk se servaient du sticker pour marquer leur présence dans certaines salles de concert. La banane dessinée par Andy Warhol pour Velvet Undergrounds est sûrement l’un des plus célèbres d’entre eux. Les stickers des Misfits, Dead Kennedys ou des Ramones sont depuis devenus des objets de collections rassemblées dans des livres qui parlent de cette culture.
Aujourd’hui, n’importe qui peut imprimer des stickers à des prix très abordables. Il existe beaucoup de plateformes qui permettent d’imprimer ses stickers en ligne . Avec ces services on peut faire imprimer ses stickers pour quelques centimes. D’autres services permettent également de rajouter des matières iridescentes à des stickers.
L’article Comment le sticker est devenu un symbole des contre-cultures est apparu en premier sur WAVE®.