En fine observatrice des univers « sensibles », Sandra de Vivies pose son regard sur des « brins de rien » présents dans les (H)istoires, grandes ou petites, des existences (in)signifiantes du quotidien. La poésie s’immisce, -sans crier gare-, dans une narration exigeante, pointue et scientifique. Empreint d’une réalité crue « Ainsi, je viens de la fange mais tout en moi est devenu objet de soin ou de conservation . », on souligne et re-souligne ce, -sublime-, constat, preuve des destinées possibles quand l’auteure (ba)lance “J’étais boue, je suis or.“
Si les récits se reconnaissent autour de « l‘organique », deux d’entre eux, “camera oscura“ et “eau-forte“, diffusent ( de façon consciente ou inconsciente) un parfum envoûtant proche du thriller psychologique.
Face à cette chimiste remarquable des mots et exploratrice des intériorités qu’est Sandra de Vivies, l’on peut se demander si nous ne sommes pas en train d’assister à l’explosion d’une écriture expérimentale (et pas simplement singulière) née de cette vison « hors-champ » * et de cette façon de (re-) sentir le monde. Tout simplement épatant.
Sandra de Vivies, Vivaces, Éditions La place, 2021
*titre de son sixième récit
Mélanie Huchet, Journaliste Culture/ Société