Kléber habitait une maison en briques posée au fond d’une impasse où l’hiver, aucun engin ne venait déneiger la rue. Cela lui importait peu puisqu’il partait travailler à pied, à deux cents mètres de son domicile à peine. Au début le cimetière se trouvait à un kilomètre de chez lui mais avec le temps, les pierres tombales se rapprochaient. Kléber vivait seul depuis vingt ans mais il continuait à trouver des morts dans les maisons de la ville et il se faisait un devoir de leur offrir à tous une sépulture décente : être le dernier survivant imposait des responsabilités.