La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une nouvelle étude sur les motivations de départ des personnes ayant pris leur retraite entre juillet 2019 et juin 2020. Il s’agit de la première exploitation d’une enquête réalisée en partenariat avec le Conseil d’Orientation des Retraites, la Direction de la Sécurité sociale, et cinq régimes de retraite : le régime général, le régime complémentaire des salariés du secteur privé, les deux régimes de fonctionnaires, et la caisse de retraite des agents de la SNCF. L’enquête « Motivations de départ à la retraite », réalisée tous les 3 à 4 ans, vise à analyser les comportements de départ à la retraite et, le cas échéant, de prolongation d’activité, ainsi que la connaissance du système de retraite. Pour la 5e vague de cette enquête barométrique, 5 500 personnes ont été interrogées au premier semestre 2021 parmi les nouveaux retraités, résidant en France, du régime général (CNAV), des régimes de la fonction publique (SRE et CNRACL) et du régime spécial de retraite de la SNCF (CPRPSNCF).
En 2021, les motivations de départ à la retraite les plus souvent citées sont les mêmes qu’en 2017 : profiter de la retraite le plus longtemps possible (81 % des personnes interrogées indiquent que ce motif a joué pour elles, dont 60 % qu’il a beaucoup joué), avoir atteint l’âge légal minimal de départ (78 %) et bénéficier du taux plein (68 %). La moitié des personnes citent également le fait ne plus vouloir travailler. Pour les personnes sorties précocement de l’emploi, des problèmes de santé (57 %) ou un licenciement (38 %) ont également pu jouer sur la sortie anticipée du marché du travail.
Raisons financières et intérêt pour le travail sont les principales motivations de la prolongation de l’activité
Les personnes qui prolongent leur activité au-delà de l’âge minimum possible le font très souvent pour des raisons financières : vouloir augmenter leur retraite future (69 %), conserver encore quelques années leur rémunération (67 %) ou éviter une minoration de leur pension via une décote (56 %). Elles sont par ailleurs 67 % à mettre en avant l’intérêt porté à leur emploi ou des conditions de travail satisfaisantes. Des disparités s’observent cependant selon les régimes de retraite, notamment au vu des différentes règles de calcul de la pension.
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48 % des retraités partis au taux plein et qui auraient pu bénéficier d’une surcote en prolongeant leur activité disent qu’ils ne souhaitaient pas retarder leur départ. Parmi ceux qui, au contraire, ont retardé leur départ à la retraite et bénéficient d’une surcote, 46 % déclarent qu’ils l’ont fait car ils voulaient augmenter leur pension. Enfin, les retraités partis avec une décote disent dans la majorité des cas (60 %) que la perte de la pension n’était pas trop importante.
Près de trois personnes sur quatre se disent satisfaites du niveau d’information dont elles ont bénéficié concernant leurs droits à la retraite. Interrogées sur leur connaissance de certains dispositifs, 74 % des nouveaux retraités affirment savoir à quoi correspond le taux plein ; il s’agit du dispositif le mieux connu. La décote et la surcote sont quant à elles moins bien connues. C’est aussi le cas des dispositifs de transition entre l’emploi et la retraite ainsi que ceux qui permettent un départ anticipé au taux plein pour inaptitude au travail ou pour incapacité permanente.
Les personnes interrogées disent avoir commencé à réfléchir sérieusement à leur départ à la retraite à 58 ans et 5 mois en moyenne, soit environ 4 ans avant leur départ effectif. Pour celles qui, à ce moment-là, avaient une idée du montant de leur pension future, 61 % considèrent que la somme qu’elles touchent effectivement est à peu près équivalente à celle qu’elles avaient anticipé. Avec du recul, un peu plus de deux personnes sur trois feraient le choix de partir au même âge, conservant ainsi le même niveau de pension, et 27 % préféreraient finalement partir plus tard et percevoir une pension plus élevée.