Agence Science-Presse ( www.sciencepresse.qc.ca)
Pendant que tous les yeux étaient tournés vers l'Afrique du Sud, c'est plutôt du côté des pays scandinaves que se sont produits les deux premiers événements majeurs impliquant le variant Omicron : la Norvège a même " l'honneur " d'avoir eu sur son territoire le premier événement " super-propagateur ".
On appelle ainsi un événement à la suite duquel une maladie infectieuse se répand dans des proportions loin au-delà de la normale. Ainsi, le vendredi 3 décembre, les autorités norvégiennes de la santé ont annoncé que, parmi les 120 participants à la soirée de Noël de la compagnie Scatec le 26 novembre, 60 avaient déjà été testées positives au coronavirus. Et parmi elles, 13 cas d'Omicron étaient confirmés le lendemain. Scatec est une compagnie du secteur des énergies renouvelables, qui a un bureau en Afrique du Sud.
Cela en faisait, au début de la fin de semaine, la plus grosse éclosion du variant Omicron dans le monde, mais elle a rapidement été surclassée. Dimanche, 5 décembre, le Danemark annonçait à son tour un événement " super-propagateur " : 53 cas d'Omicron parmi 150 participants à un concert, puis d'autres cas parmi les participants à un dîner de Noël. Le 7 décembre, le total de cas d'Omicron y dépassait déjà les 260, sans qu'il n'ait été précisé s'ils étaient tous en lien avec les événements initiaux.
Le Danemark est considéré comme un chef de file mondial du séquençage des variants - l'Omicron tout comme les précédents - ce qui pourrait expliquer cette explosion du nombre de cas confirmés. Mais la rapidité avec laquelle ces cas sont détectés tend aussi à confirmer deux intuitions qu'ont eues les scientifiques depuis une semaine, sur la base des données sud-africaines préliminaires :
- d'autre part, il semble produire moins de cas graves, à en juger par le petit nombre de cas rapportés d'hospitalisations jusqu'ici. Il faudra toutefois être patient, répètent les experts depuis la fin-novembre, parce que la courbe des hospitalisations causées par le coronavirus a montré depuis deux ans qu'elle pouvait mettre deux ou trois semaines avant de suivre celle des cas.
Les risques évoqués dans les toutes premières données publiées ces derniers jours ne se limitent par ailleurs pas au taux de transmissibilité du virus ou au pourcentage de cas graves : il a été suggéré dans une étude prépubliée le 1er décembre, que le variant pourrait être plus à même de réinfecter une personne qui l'a déjà été, donc de " tromper " nos défenses immunitaires. Là non plus toutefois, cela ne veut pas nécessairement dire qu'il peut provoquer plus de cas graves.
Ce qui se passe au Danemark rappelle par ailleurs l'importance du dépistage : avec 200 000 tests PCR par jour, le pays de 5,8 millions d'habitants est l'un des plus actifs par habitant. Le nombre de cas pourrait donc donner l'impression d'une grave épidémie en cours, alors qu'il pourrait ne s'agir que d'un signe avant-coureur de ce qui attend les autres pays, lorsqu'ils feront à leur tour suffisamment de tests.
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