Au milieu de tous ces corps en orbite
La dernière calèche porteuse de sens
Et la silhouette frêle à son bord
Se prépare à son ultime pitance
Loin des salles aux rires bêtes
Dissimulé dans un coin de remise
Gyula défie l’aube hivernale
Chapeau suspendu à son unique cintre
Il accepte son mal
Les mots défilent
En souvenir des amitiés discrètes
De la complicité muette du serveur
Cette « autre Hongrie » à la dignité de fer
Jusqu’à la soupe offerte et qui redonne du cœur
Ils sont partis, amis, ennemis
De l’autre côté du pont des Chaînes
Il est temps de rentrer
La calèche tremblote
Soumise à une nouvelle gravité
***