Le grand Soljenitsyne est mort. La nuit dernière. En voilà une figure dérangeante! Une oeuvre fascinante! Qu’on se souvienne d’ “Une journée d’Ivan Denissovitch”. Ce témoignage d’une rigueur et concision bouleversantes. Qu’on se rappelle “Le pavillon des cancéreux”. La plongée dans cet univers glacé. La dénonciation de tout un système. Une voix qui ose parler alors qu’à l’extérieur on croit toujours aux lendemains qui chantent…
Et puis l’exil. Les campagnes de diffamation. Soljenitsyne à la solde de l’Occident? Possible puisque le monde est manichéen. Ce qui dérange plus encore, c’est ce curieux rapprochement avec P. De Villiers . On se prend à douter.
Pourquoi les héros, y compris ceux de notre musée littéraire, sont-ils si vulnérables?
Mais on a tort. Il ne faut pas douter du génie littéraire de cet homme-là, qui fut notre contemporain. De son trop plein de vécu rendu presque illisible tant est complexe la complexité de ce monde qu’il parcourt avec ses contradictions flagrantes. A la manière de Dostoïewsky.
Mais, au fait, avant que de parcourir les chroniques narrant tout et son contraire à propos de ce géant quittant la scène où nous évoluons encore, l’avez-vous lu?