par Adélaïde Motte
La vérité sur les écologistes n’est pas forcément simple à
dire : ses militants sont aussi extrêmes que susceptibles. Face aux
risques d’une telle besogne, Pascal Perri a choisi de prendre le taureau par
les cornes, en décrivant les errements de cette idéologie avec des mots forts,
n’hésitant pas à la comparer à un fascisme.
Une fois qu’on a accepté de dire les choses telles qu’elles sont, le chantier
est vaste. Entre la décroissance, une vision faussée de la nature qui serait
forcément bonne, alors même que l’homme a dû la domestiquer pour ne pas y
mourir, les mensonges de la filière bio ou ceux liés au glyphosate, sans parler
des errements communautaristes des écologistes, Pascal Perri brosse un portrait
aussi juste que complet de ce qu’il appelle fort justement le « péril
vert ». On comprend mieux ce qu’a de possible sa prévision dystopique d’un
Paris de 2050 si écolo qu’il a perdu toute attractivité économique au profit de
potagers qui, pour n’être pas rentables, ont l’avantage d’être verts.
Fort de sa connaissance de l’actualité, Pascal Perri, entrepreneur et
journaliste bien connu sur LCI, appuie ses thèses sur les faits et gestes de
personnalités politiques et médiatiques, membres anciens ou actuels du parti
écologiste comme Esther Benbassa. Il évoque également certaines ONG plus
militantes que conscientes, comme L214, connu pour ses films tournés dans des
abattoirs. Enfin, il décrypte la pensée des fondateurs de l’écologisme, comme
Illich. L’écologie n’est pourtant pas morte. Pascal Perri aborde à plusieurs
reprises la logique des Grünen allemands, qui ont mieux compris que leurs
homologues français l’importance de l’innovation.
Le Péril Vert est un ouvrage réussi qui parvient à aborder, dans un format
réduit (à peine plus de deux cents pages), les errements des écologistes, en
n’oubliant ni l’aviation, ni l’énergie, ni l’alimentation, ni la décroissance.
Le défi était de taille, et Pascal Perri l’a relevé dans un style que les
exemples et mots justes rendent fluide et facile à lire.