Une capacité d’échappement immunitaire significative du nouveau variant Omicron, c’est ce que soutient cette étude de virologues experts des National Institutes for Food and Drug Control (NIFDC) chinois (Beijing), dès le titre de leur étude. De nouvelles preuves des limites d’efficacité des vaccins disponibles et des infections antérieures par des souches différentes, à induire une réponse immunitaire face au variant Omicron. Ces données, présentées dans la revue Emerging Microbes & Infections suggèrent même, in vitro, une capacité significative du variant Omicron à échapper au rappel (ou à la troisième dose) de vaccin
Si plusieurs experts l’ont déjà suggéré, c’est l'une des premières études évaluées par des pairs portant sur la variante Omicron du COVID-19 à démontrer que les personnes précédemment infectées par d’autres ouches de SARS-CoV-2 et que les personnes vaccinées, bénéficient certes une défense plus élevée contre cette nouvelle souche préoccupante mais qu’Omicron «dépasse tous les autres variants dans sa capacité à échapper à la protection acquise lors d'une précédente infection ou vaccination ».
La protection contre Omicron par la vaccination « peut être compromise »
C’est ce que révèle l’analyse in vitro de 28 échantillons sang de patients se remettant de la souche originale du SRAS-CoV-2. Les échantillons ont testés contre des échantillons d'Omicron in vitro, ainsi que contre 4 autres souches jugées comme préoccupantes par l'Organisation mondiale de la santé (comme Delta), et 2 variantes jugées comme à surveiller. Attention, la recherche a été menée avec des virus pseudotypés (fabriqués).
Cette analyse révèle une capacité d’échappement élevée d’Omicron aux anticorps des participants.
Ainsi, sans condamner la stratégie du rappel de vaccination et sans contester que cette 3è dose puisse « augmenter considérablement l'immunité », la protection contre Omicron par la vaccination « peut être compromise ».
L'auteur principal, le chercheur Youchun Wang, vice-président du Département de microbiologie médicale et d'immunologie de l'Association médicale chinoise, relève que ces résultats sont en ligne avec de récentes recherches menées notamment en Afrique du Sud qui soulignent également qu'Omicron échappe plus facilement à l'immunité : « Nous montrons aussi que le grand nombre de mutations de la variante Omicron induit des changements importants d’immunité chez les personnes qui ont déjà développé la maladie COVID ».
- Autre argument des auteurs, la protection des anticorps -que ce soient les anticorps liés à l’immunité naturelle ou vaccinale- diminue progressivement sur une période de 6 mois. C’est en effet ne autre raison pour laquelle Omicron pourrait être en mesure d'échapper encore mieux à l'immunité.
Mais il reste encore à préciser la virulence d’Omicron,
soit sa capacité à entraîner des formes sévères de la maladie COVID, des complications et des décès.
Les auteurs concluent en « sonnant l'alarme » en raison des implications importantes pour les stratégies de Santé publique. Ils appellent à plus d’études immunologiques pour mieux comprendre Omicron : « Plus d'études en population générale, sur le niveau de protection immunitaire et les symptômes chez les personnes infectées par Omicron, sont nécessaires pour établir pleinement l'impact mondial d'Omicron sur le contrôle de la pandémie de COVID-19 ».
Source: Emerging Microbes & Infections 10 Sept, 2021 DOI: 10.1080/22221751.2021.2017757 The significant immune escape of pseudotyped SARS-CoV-2 Variant Omicron
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Équipe de rédaction SantélogDéc 13, 2021Rédaction Santé log