Que le vaccin n'arrête pas la diffusion du variant Omicron est alarmant, disait le Financial Times, vendredi dernier.
Ce qui est surtout frappant, c'est à quel point on en sait peu sur la question, d'une manière générale. Je constate autour de moi que le vaccin ne protège pas de formes sérieuses de la maladie (à quoi, on répondra que, sans vaccin cela aurait été, évidemment, pire). A tel point que, même surdosés, mes amis ne se réunissent plus. Mais surtout, comment se fait-il que, dans une même famille, une partie soit atteinte, et l'autre pas, et même pas du tout, zéro symptômes ?
Nous sommes une société de l'affirmation. Il ne peut y avoir que le bien et le mal, ou, plutôt, le complot. On a des vaccins ? on utilise les vaccins ! Et si ça ne marche pas très bien ? C'est la faute de l'arriération de la population.
On raconte que de Gaulle, visitant le CNRS, aurait dit : mais où sont les trouveurs ? Aujourd'hui, nous n'avons que des trouveurs. Il nous manque des chercheurs. Il faut réhabiliter le droit au doute, l'esprit critique, qui fut, jadis, l'apanage de la France.
(Le Financial Times en VO : The Omicron paradox is starting to reveal itself. Vaccine-induced antibodies can blunt the variant’s onslaught, but transmissibility remains alarming.)