Ecouter la BBC, c'est découvrir un personnel politique qui ne nous est pas familier.
Chez nous, ce personnel a quelque chose qui rend mal à l'aise. Peut être au sens de Bergson, de ce qui devrait provoquer le rire : le mécanique voulant se faire passer pour naturel. L'Anglais semble humain. Explication ?
Chez nous, l'homme politique est sélectionné par l'Education nationale. Cela réduit étonnamment le choix aux quelques meilleurs diplômés de l'ENA. Des gens qui font des études interminables, qu'ils poursuivent par une succession de postes administratifs. A cela s'ajoute la particularité de l'enseignement français : il prétend connaître la vérité, avec lui on ne peut avoir que tort ou raison. Et, surtout, c'est celui qui n'a aucun contact avec la réalité, qui prétend l'enseigner à celui qui s'y trouve !
L'Angleterre est une société de classes. (Mais, en cela, la France, désormais, n'est pas très différente.) Seulement la classe pouvant accéder au pouvoir est bien plus nombreuse qu'une poignée d'énarques. Surtout, on lui donne un enseignement qui est probablement proche du type grec, c'est à dire on lui apprend à formuler des idées et à en débattre.
L'Anglais convainc, le Français excommunie.
Cela fait toute une différence.