Je sais j'ai des périodes comme ça, une faim sans fin.
L'art est mon support du moment, avec une rubrique de plus.
A priori cela ne vous
déplait pas puisque les statistiques de visites, indiquent
que vous êtes de plus en plus nombreux et nombreuses
La rubrique de jour va être de faire l'analyse d'un tableau.
De façon très égoïste, je vais choisir un de mes préférés.
Dans cette scène recueillie, Vermeer exalte la femme pieuse.
Analyse du plus beau tableau au monde, selon Renoir.
La Dentellière de Johannes Vermeer. (24*21 cm) Aile Richelieu au Louvre, salle Hollande XVIIe siècle.
Comme vous pouvez le voir, il y a 7 détails qui se prêtent à une analyse sur ce tableau.
1) Le visage de la Dentellière. (Concentrée et mystérieuse)
Le visage penché sur l'ouvrage du tableau est l'élément le plus visible du tableau. Il est baigné d'une lumière naturelle de biais et venue d'en haut pour souligner ses paupières baissées. Son éclat contraste avec les masses sombres des meubles, attirant le regard. Vermeer prend ainsi la concentration de cette travailleuse pour thème de sa toile. Mais cache ce qu'elle fait, créant ainsi le mystère.
2) L'écheveau de fil rouge. (Une femme vertueuse)
L'écheveau de fil rouge, qui tranche dans cette scène entièrement déclinée en jaune, bleu et gris, attire l'oeil sur ce qui pourrait être la connotation morale du tableau, les travaux d'aiguille étant à l'époque associés à la vertu. Les historiens en concluent que cette toile, comme la plupart des Vermeer, était destinée à un acheteur protestant.
3) La barrière. (Protégée du monde extérieur)
Devant la dentellière se dresse une barrière : la table couverte d'un tapis, à la hollandaise, et la boîte à couture en forme de coussin. Vermeer fait du tableau un espace privé, protecteur. Une pratique courante du peintre : sur les vingt-six scènes d'intérieur que l'on connaît de lui, seules trois n'ont pas de "barrage" au premier plan.
4) L'exposition. (Inaccessible et pourtant si proche)
La jeune femme est présentée en légère contre-plongée, comme si elle était vue depuis un point plus bas qu'elle. Ce choix de composition fréquent chez Vermeer (il apparaît dans une vingtaine de toiles), lui permet de "monumentaliser" la figure (dans un tableau minuscule) et de la rapprocher du spectateur.
5) Priorité au travail.
Les deux fils que la dentellière tend avec ses fuseaux sont les seuls éléments absolument nets du tableau. Les mains, pourtant juste à côté, sont déjà floues. En utilisant ce point de focalisation quasi photographique, le peintre induit une fois encore que la tâche qu'elle effectue est plus importante que la femme elle-même.
6) Un espace intime.
Le fond est décisif. Collé au personnage, il renforce l'impression que l'on surprend une scène intime, d'autant qu'il n'y a pas d'ouverture sur l'extérieur. Un choix typique de Vermeer : même quand il peint des fenêtres, elles ne débouchent sur rien mais sont obstruées par un rideau ou aveuglées par la lumière.
7) Elle sait même lire.
Le livre près de la boîte à couture a la même fonction qu'elle : il fait de ce personnage une femme vertueuse. Il s'agit probablement de la Bible. Dans les Pays-Bas prospères du XVIIe siècle, les artisans savaient lire. Une dentellière française, forcément illettrée, n'aurait jamais été représentée avec un livre.
Ce dépouillement, renforcé par le cadrage sur le personnage et par la petite taille de la toile, en fait l'un des tableaux les plus intimes et les plus mystérieux du peintre. Est cela qui plut au jeune Auguste Renoir? Lorsqu'il vit la toile en visitant le Louvre (elle venait d'être acquise par le musée en 1870), il affirma que c'était le plus beau tableau du monde.
Fascinant.
Et hop une visite au Louvre et La jeune fille à la perle en DVD.