Music Box Publishing
(michel)
Skalli?
Des bijoux de fantaisie? Un négociant en vin? L'ex-belle-soeur d'une nageuse, chevalier( ère) de la Légion d'Honneur devenue actrice? Un requin cultivé?
C'est tout? T'es en manque d'imagination?
Leur page YouTube spécifie: SKALLI, c'est deux musiciens parisiens fans de folk et de rock anglo-saxon, qui s'unissent dans les années 2010 pour faire vivre et partager leur musique et le son vintage de leurs idoles (Neil Young, David Bowie, le Velvet Underground).
Des précisions?
Tracklist:
01. I Feel Fine (2:30)
02. If You Fall (3:58)
03. Keep It for Yourself (4:29)
04. Lost Cause (4:49)
05. Pantomimes (3:22)
06. Pennsylvania Avenue (3:42)
07. The Ashes of Mine (4:48)
08. The Day Will Come (5:27)
09. The King of Rome (4:42)
10. Try Me (3:05)
Florent Skalli (voix, guitares et claviers) et Serge Descombes (batteur, choeurs) + Virgile Allien à la guitare et à l'harmonica et Pierre Guérant à la basse.
Sur scène, Skalli recrute Paul - Herry Pasmanian (basse, chœurs) et Galindo Cuadra (guitares, keyboard).
L'illustration de la pochette est signée Cléo Descombes, elle représente une dame pensive, qu'on dirait tirée d'un manga nippon, elle se demande apparemment ce que ses oreilles vont entendre dès que la rondelle sera glissée dans le lecteur.
Avec un premier morceau intitulé ' I feel fine', ton cerveau avance immédiatement les Fab Four, mais ce sont des sonorités folk rock aux accents psychédéliques rappelant les Byrds , Buffalo Springfield ou le Crazy Horse de Danny Whitten, que tu perçois.
Et comme eux, tu te sens bien, tu sifflotes le refrain, tandis que des guitares sudistes, soutenues par un tambourin pas mesquin, balayent les airs.
Le midtempo ' If You Fall' navigue dans les mêmes eaux, on aime beaucoup les sonorités élastiques de la guitare, la voix en contrepoint, les effets psychédéliques aux teintes late sixties et des harmonies que n'auraient pas reniées America.
On a survolé une interview donnée à un magazine pas con et appris que 'Keep it for yourself' est une fausse chanson douce, destinée à des gens pas vraiment aimés, des amis ayant trahi.
Après l'intro mélodieuse sur accords ciselés, le tempo monte.
Le jeu métronomique du batteur permet aux guitares de broder librement, quelques soubresauts impulsifs viennent supporter le refrain ...whatever you may know, what is it you wanna show, keep it for yourself ... auquel succède un doublé de guitares digne de Wishbones Ash.
'Lost Cause' n'offre aucun coloris salsa à la manière des ' Causes Perdues' de Bernard Lavilliers, ici encore, l'inspiration est à chercher du côté de la scène psychédélique de LA , la sunshine pop, pratiquée par des gens aussi recommandables que Love, Quicksilver Messenger Service ou Spirit .
Des harmonies vocales soignées, des la la la la 's quelque peu racoleurs et des changements de rythme brusques, caractérisent cette plage habilement travaillée.
Le single ' Pantomines' , ses lignes d'harmonica précieuses, son sifflement allègre, succède à la cause perdue. Les guitares alternent passages acoustiques et lignes électriques, elles te donnent une furieuse envie de caracoler dans les champs, de cueillir une pâquerette pour la coincer entre tes dents et de sourire à la vache qui te regarde bêtement. Malheureusement, ce n'est qu'un rêve, ça fait une semaine qu'une pluie immonde inonde prés et bosquets, les vaches se cachent et les merles ne chantent plus.
Prends ton temps, regarde les filles et écoute ces guitares décontractées!
Quoi, tu aimes J J Cale, nous aussi!
'The Ashes of Mine'.
A force de fumer, je suis devenu cendre, c'est pas de Bowie mais d'André Santini.
C'est qui ce Santini?
Non, un juriste qui fait de la politique.
Il fume quoi?
Des gitanes, mais n'utilise pas un billet de 500 francs ( nouveaux) pour allumer sa clope.
Assez plaisanté, revenons à nos agneaux.... un peu de poussière sur les doigts qui grattent l'acoustique mais un chant propre et lumineux.
C'est le style de truc que tu veux entendre à ton enterrement, les cendres, tu les balanceras dans l'océan, un jour où il n'y a pas trop de vent.
Avec ' Ins & Outs', Skalli signe un album qui s'éloigne à mille lieues de la plupart des productions made in France pour nous projeter dans un univers plus proche de Tom Petty, de Bob Seger que de celui de Soprano ou de Kendji Girac, qui s'en plaindra?