Les narratifs s’épuisent

Publié le 08 décembre 2021 par H16

Il règne une étrange ambiance dans la presse, les médias officiels et les nombreux « fact-checkers » plus ou moins autoproclamés : petit-à-petit, il apparaît qu’on doive donner un peu de crédit aux thèses farfelues (évidemment farfelues) des complotistes, ces petits rongeurs agaçants, qui sentent le dessous de bras et suintent la haine d’extrême-droite voire le populisme rance et facile.

Bien évidemment, ces médias officiels ne peuvent ni l’admettre ni, à plus forte raison, expliquer où, quand et combien ils se sont trompés. Mais les faits s’accumulent, les opinions changent et l’audience de ces médias, qui s’étiole de plus en plus, indique nettement une perte de crédibilité à chaque clou supplémentaire de réalité planté dans le cercueil de leur propagande, enfin, disons « narratif » puisque c’est le mot à la mode à présent pour désigner les collages de témoignages, de photos, de vidéos, de factoïdes plus ou moins exacts, les opinions et les discours assemblés pour obtenir l’apparence d’un raisonnement en lieu et place d’une série d’arguments solides et étayés.

Par exemple, on pourrait prendre appui sur la façon dont furent présentés les événements entourant la fusillade de Kenosha : les médias occidentaux (américains en premier, mais les francophones n’ont pas été en reste) n’ont pas hésité à présenter l’adolescent comme un extrémiste tueur de Noirs. Le procès, que ces mêmes médias auront consciencieusement rapportés de travers puis sous-médiatisé à mesure que le cas du procureur s’effritait, aura montré que Kyle Rittenhouse n’était finalement ni extrémiste, ni tueur de Noirs, et qu’il avait bien agi, en dernier recours, par légitime défense et de façon proportionnée.

Ce narratif n’a pas survécu.

Par exemple, on pourrait évoquer la collusion entre Trump et les Russes dont ces mêmes médias nous ont copieusement barbouillé leurs unes pendant les quatre années de présidence Trump : à mesure que l’enquête Durham avance, il apparaît que cette collusion a été montée de toute pièce par les Démocrates, ce qui entraîne des poursuites d’individus progressivement plus proches du clan Clinton.

Là encore, le narratif de Trump pactisant avec les Russes n’a pas survécu.

Par exemple, on devrait reparler du fameux ordinateur portable de Hunter Biden (le fils de l’actuel président américain) qui, pendant longtemps, n’a tout simplement pas existé et dont les médias officiels ont refusé de parler, et dont ils continuent d’ignorer le contenu, pourtant parfaitement apte à nécessiter l’ouverture d’un procès. Les éléments de preuves qu’il contient montrent l’implication de Hunter Biden dans plusieurs crimes, et établissent assez clairement un haut degré de corruption de la famille Biden avec la Chine.

Mais là encore, plus personne n’est dupe et le narratif du « Circulez, il n’y a rien à voir » n’a pas tenu.

Par exemple, il faudrait revenir un peu sur les scientifiques et les journalistes qui, dès avril 2020, établissaient que la thèse d’un coronavirus échappé du laboratoire P4 de Wuhan était effectivement solide et probablement l’explication la plus raisonnable sur les gains de fonction observés. Il faudrait revenir sur le narratif officiel qui impliquait du pangolin, de la chauve-souris et d’amusantes combinaisons de pas-de-chance et d’imprudences hardies pour expliquer l’apparition à la fois de ce virus à cet endroit, et de ses étonnantes caractéristiques génétiques. Malheureusement, le gain de fonction ne fait plus guère de doute que dans ces médias officiels (qui passent pour des clowns une fois de plus). Il n’y aura jamais de rétropédalage officiel de leur part, mais on peut parier, dans quelques mois, quelques années, à un petit entrefilet pudique accréditant enfin les thèses les plus probables.

De toute façon, ce narratif non plus n’est plus crédible.

Plus proche de nous, faudra-t-il revenir sur les cris d’orfraie et le déni courroucé de tous les fact-checkers à la petite semaine lorsqu’on évoquait les « camps Covid » dont on trouvait pourtant le provisionnement dans certaines lois républicaines, voire des plans ou des débuts de chantiers dans certains pays (en Australie notamment) et ce, dès l’été 2020 ? Il serait cruel (mais probablement nécessaire) de jeter à la face de ces sachants agaçants les coupures de presse, les photos et les reportages vidéos effectués dernièrement depuis l’un des camps australien. Cela n’existait pas, cela n’était même pas en construction ni en projet, et c’était impossible dans des démocraties bien comme il faut et cependant, pouf, ils ouvraient en Avril dernier et maintenant, on y est.

Le narratif de dénégation n’aura, là encore, pas survécu à la triste réalité. Les complotistes avaient encore une fois raison.

Il serait bon de revenir sur ces médecins de plateau, eux aussi garants du narratif officiel, qui nous expliquaient au début de l’année 2020, que le virus ne muterait pas (au contraire d’un certain médecin marseillais dont le verbe haut ne lui a valu que des enquiquinements depuis). Après des douzaines de mutations, plusieurs souches décrétées « d’intérêt » par l’OMS, et l’usage créatif de lettres grecques pour les nommer, là encore, ce narratif se retrouvait épuisé.

Du reste, on nous annonçait avec force arguments que les vaccins seraient efficaces contre ces variants. Ce narratif s’est, depuis, cogné durement à la réalité et vient en collision frontale avec l’autre narratif, qui explique que pour être protégé, il faut pourtant une troisième puis une quatrième dose (bientôt une cinquième les petits gourmands ?) et avec des adaptations à la clé dont on se demande à quoi elles servent puisqu’on vous le rappelle, ces potions magiques sont efficaces contre les variants qui devaient ne pas exister.

Il faudra passer rapidement sur le narratif qui voulait que ces révolutions technologiques miraculeuses protégeaient aussi contre la diffusion du virus. Plus personne n’y croit, et pour cause : c’est complètement faux (mais là encore, cela ne peut être mis au crédit des complotistes qui ont, par définition, tort).

Ce serait méchant d’évoquer les narratifs rigolos qui entendent assurer de la sécurité des données médicales collectées tant lors des essais qu’avec les passeports sanitaires mis en place un peu partout à grands renforts de propagande : comme tout ce qui est mené par des États et des administrations corrompues, il fallait s’attendre à des fuites, des ventes de données, des gabegies, des détournements. Rien d’inhabituel. Seuls les plus naïfs croient encore à ces narratifs là.

La réalité pique. Elle fait bien mal aux yeux et elle n’a pas fini de le faire : on nous a baratiné depuis des années et tous les médias officiels, les politiciens et les fact-checkers de réseaux sociaux et autres nous ont, constamment, menti, mené en bateau, pipeauté et joué du flutiau. Certains d’entre eux croyaient réellement aux fadaises et aux châteaux qu’ils construisaient en Espagne avec dévouement. Mais ce n’est pas le cas de la plupart qui ont volontairement occulté faits et hypothèses, amalgamé ces dernières avec extrémisme (généralement de droite), démarches anti-scientifique et autres fêlés facilement démontables en public, le tout pour pousser leur petit agenda malsain.

Et de la même façon dont on nous promettait deux semaines avant un retour à la normale, on nous a aussi promis deux injections et puis c’était bon. Las, il n’en fut rien, mais là encore, les sales petits complotistes ne furent pas surpris. On nous serinait que les réanimations étaient pleines, que l’hôpital était sur le point de s’effondrer et… il le fit, mais à cause des politiques mises en place pour justement « lutter » contre l’épidémie. Le narratif, là encore, a explosé ces jours derniers avec les chiffres exacts sur l’impact hospitalier de la terrible pandémie.

Oh, zut, ce narratif, éparpillé façon puzzle, ne pourra plus servir pour enfermer les gens de force. Tout comme ne peut plus servir le narratif du « pass sanitaire » qui protège les honnêtes citoyens : les rapports, les enquêtes et les études s’accumulent qui montrent qu’il n’en est rien (mais là encore, le bon sens pardon les complotistes, bien que l’ayant dit, ont encore tort donc oubliez les).

À présent, c’est l’omicron qui est le support des narratifs encore en jeu : quelle crédibilité peuvent encore avoir les organes de presse, les télévisions, les hommes- et les femmes-troncs qui pavanent de plateau en plateau pour nous pousser leurs historiettes ? Comment peut-on encore croire ceux qui tentent de faire passer ce qui n’est plus guère qu’un méchant rhume pour un nouvel ébola ?

Leur mission est-elle réellement d’informer ou ne constitue-t-elle pas plutôt un moyen de détourner l’attention des citoyens de la mise en pièce systématique de leurs droits fondamentaux, de la dissolution des démocratie dans l’acide de la peur créée de toute pièce ? La presse, qui devait jouer le rôle de contre-pouvoir, est maintenant totalement inféodée aux politiciens et n’entend plus faire son travail. Dès que l’un des leurs sort du rang, les anathèmes pleuvent, à commencer par celui de complotiste.

Heureusement, l’homme de la rue y croit de moins en moins. La peur ne peut pas s’entretenir alors que l’habitude s’installe et qu’on force les individus à l’adaptation : à la longue, ils se sont adaptés et habitués, et n’ont plus peur. Comme une drogue, il faut des doses de peur et de propagande de plus en plus fortes, ce qui finit inévitablement par se voir.

Dans le grotesque, les narratifs s’épuisent tous.

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