La Déchirure/The Killing Fields

Publié le 04 août 2008 par Lisou
Hier j'ai vu un film qui fait à la fois chaud au coeur et vous glace d'effroi. La Déchirure (The killing fields) est un film de 1984 de Roland Jaffé. Il traite de l'installation au Cambodge du régime délirant et sanguinaire des Khmers rouges à travers la relation entre Dith Pran, journaliste et interprète, et Sydney Schanberg, correspondant du New-York Times à Pnom Penh. Le film retrace la relation entre les deux hommes : - l'un restera prisonnier d'un régime qui voulu transformer les cambodgiens en "hommes nouveaux" et n'en fit que des boat people, des morts ou des assassins. - l'autre sera évacué via l'ambassade de France, regrettant d'avoir attendu aussi longtemps pour sauver Dith Pran, comme il avait pu le faire auparavant pour sa famille. Dith Pran restera 4 ans et demi aux mains des Khmers rouges, travaillant comme un esclave dans les camps. Il réussira à fuir et à rejoindre un camp de réfugiés à la frontière vietnamienne. Ce film est fort à plusieurs titres : - Car il retrace une guerre dans un "petit" pays dont on se connaît guère l'histoire, et que la violence de la prise de pouvoir et la folie du régime de Pol Pot, qui décimera un tiers du peuple cambodgien, rappelle de quoi la bête en nous est capable. - Les acteurs sont très bons, et surtout Haing S. Ngor, lui-même rescapé du génocide, qui joue le rôle de Dith Pran; ainsi que certains personnages secondaires (John Malkovitch par exemple). - Enfin, comme plus récemment "Into the wild", cette histoire a d'autant plus d'impact qu'elle est vraie. - Et ce qui me plaît, elle se finit bien : Après sa fuite du Cambodge en 1979, Dith Pran a travaillé pour le New-York Times, et est devenu ambassadeur de bonne volonté pour le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). De son côté, le journaliste Sydney Schanberg a reçu en 1976 le prestigieux Prix Pulitzer, comme récompense de son travail sur le Cambodge, qu'il a accepté en son nom et au nom de Dith Pran. Ces deux hommes ne se sont jamais abandonnés; leur histoire a donné naissance à ce beau film aux 3 Oscars. Dith Pran est mort cette année en mars, à 65 ans et ça n'est pas triste quand on a vu le film. Aujourd'hui le Cambodge est, en dépit de difficultés politiques et économiques qui restent importantes, relativement apaisé et on le surnomme "le pays du sourire"...