Comme toutes les autre station de ski, Deer Valley doit faire face à des atouts indiscutables ainsi que des défis imminents, parmi lesquels le réchauffement climatique et l'assaut des détenteurs du forfait Ikon sur ses pistes autrefois peu fréquentées et très exclusives.
Edgard Stern, le fondateur d’une grande station de télévision à la Nouvelle-Orléans, du Stanford Court Hotel à San Francisco ainsi qu’ancien membre du conseil d’administration de Sears Roebuck and Co. est l'homme qui a fondé Deer Valley en 1981.
Il est rentré dans la branche du ski en 1968 lorsque il avait déménagé à Aspen. La même année, il a acheté Treasure Mountains Resort à Park City et a envisagé pour ce qui était alors notre station qui démarrait juste, d’ambitieux plans d'amélioration et d'expansion. Pourtant, il allait vendre Park City Resort en 1975, mais en retenant quand même 690 hectares de terrain adjacent qui allait finalement devenir Deer Valley.
Stern était un vrai visionnaire qui avait tout de suite saisi ce qui manquait en matière de service et de restauration dans les stations de ski américaines et avait façonné Deer Valley pour y remédier. Après son décès en 2008, la station a continué de fonctionner sur sa réputation et sur le modèle commercial que Stern avait imaginé à l'origine.
Dix ans plus tard, Deer Valley était vendue à Alterra et en même temps, Bob Wheaton, son directeur général qui continuait dans la lignée de Stern, était remplacé par Todd Shallan, un cadre de la branche hôtelière. Deux ans plus tard, Jeremy Levitt remplaçait Shallan et sa présence à la barre n’allait durer que jusqu'à la semaine dernière.
La réalité, est que la station s’empoussière tout doucement et son attrait semble se concentrer sur des familles de skieurs plus âgés. En interdisant la pratique du snowboard sur ses pistes, Deer Valley s'adresse à ceux qui ont peur des jeunes iconoclastes qui pratiquent cette discipline et reste désormais, avec Alta et Mad River Glen, les trois seules stations au monde réservées exclusivement aux skieurs.
De plus, Deer Valley continue d'aller à contre-courant en n'offrant pas « Terrain Park », une facilité de plus en plus populaire auprès des jeunes. Enfin, les autres stations de ski sont en train de combler leur retard en matière de restauration à tel point que la différence qui existait autrefois en Deer Valley et les autres s’amenuise.
Il y aussi d'autres problèmes que Deer Valley doit régler, comme son accès au bas des pistes qui est loin d’être simple, comme la longue distance entre ses parkings et ses remontées, trop d’escaliers à gravir, des pistes de neige très dure et trop raides et une congestion générale sur ses pentes aggravée par l'afflux des porteurs du forfait Ikon entre autres problèmes.
Donc, comme vous pouvez le voir, le prochain directeur général aura du pain sur la planche sans choix faciles à sa disposition. Alors, que ferais-je si j'étais nommé directeur général ?
Vous lirez mes réponses dans un prochain blog …
(à suivre…)