Des pelures de pomme
Au bord de l’assiette
Ce détachement consenti
Du fruit à la peau
Un café
Mains autour de la tasse
Puis
À plat sur la table
C’est tout
Le livre de Frédérique Germanaud est beau, des photos de Véronique Lanycia accompagnent les poèmes. « Accompagnent » n’est peut-être pas le mot juste. Elles leur donnent l’essor. Les oiseaux s’envolent, il faut les suivre. Dans le poème par lequel je commence cet article, on partage les gestes, le fruit qui consent à se détacher de sa peau, les mains comme un nid autour de la tasse et puis, vides, à plat : c’est tout. Cela signifie peut-être que c’est fini, qu’il n’y a plus rien. Mais peut-être aussi, cela signifie que tout est là, qu’il n’y a que cela : les gestes, les mains, la pomme.
Cette belle écriture nous emmène dans sa marche :
Soulier empreinte
Marquer la terre
que le ver travaille
Comme l’oiseau
Travaille le ciel
Traverser avec elle une année, saison après saison, avec les freux, le merle et la merlette, le pinson, et « le frôlement des ailes ».