Il se réveilla au petit matin, tout seul dans le grand lit. Il ouvrit les yeux et se perdit dans une obscurité oppressante. Les persiennes étaient abaissées et aucun jour ne réussissait à percer. Il sentit sa gorge asséchée, il eut la sensation de traverser un désert à l'heure du zénith. Une soif imense se déversa sur lui. Il tâtonna la table au chevet du lit, mais il ne trouva aucune bouteille.Il fallait qu'il boive un verre d'eau, il ne pensait plus qu'à cela.Il se leva et s'habilla à toute vitesse, avec un zèle de coureur automobile.Il faisait déjà trop chaud. Il devinait le soleil embusqué de l'autre côté de la fenêtre, prêt à fondre sur lui à la première occasion.Il revit dans sa tête le verre d'eau tirée de la bouteille fraîche. Dans la cuisine, dans le frigo, c'est là qu'il trouverait son festin.Il sortit sur le palier à l'étage: la maison semblait vide et oubliée.Il avait beau interroger le silence, usant de tous les stratagèmes et moyens de pression, il n'en tira aucune confession.Une chose était sûre: ce n'était pas son habitation, il était chez quelqu'un d'autre. Mais il ne se rappelait pas la raison de sa présence là à cet endroit.La soif le tenaillait de plus en plus. Il se rua dans la cuisine et ouvrit le frigo. Aucune bouteille d'eau, nulle part. Il eut un crissement au coeur de dépit.Il devait boire impérativement, ne serait-ce que deux petites gorgées.Mais où trouverait-il de l'eau dans cette fichue baraque?De plus, il n'avait aucun argent sur lui, ni titre de transport en commun.