toujours je me redis ce vers de Paul de Roux
et tout a la tristesse des choses abandonnées
je le relis dans le recueil intitulé
entrevoir je le médite et le répète
à mi-voix même parfois je le chantonne
et me retiens alors de le dénaturer
car il est fragile comme ces choses tristes
qui dans leur abandon semblent vivre encore
d’une vie intermittente à quoi notre regard
distrait offre une chance infime de durer
une chance d’attendre et d’émouvoir
un autre regard que le nôtre
un jour lointain un jour de ciel clair
et d’ombre feutrée dans un repli du temps
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Jean-Claude Pirotte (1939-2014) – Cette âme perdue (Le Castor Astral, 2011)