Je suis un peu partagé sur ce film, tout en ayant beaucoup apprécié de le voir. Avant toute considération, je dois vous dire que Lara (2 ans et 9 mois) et Joel (6 ans) ont adoré Wall-E. Je ne les ai jamais vus aussi fascinés et scotchés à l'écran comme lors de cette séance à l'Utopolis de Longwy!En ce qui me concerne, oui, j'ai bien aimé ce personnage déglingué, sale, têtu et amoureux, et dont le courage, l'insolence et l'humanité font joliment penser à Charlot.J'ai bien aimé le scénario, qui n'hésite pas à se nourrir d'un pessimisme inhabituel dans les dessins animés, ainsi que la réalisation qui est parfaite en tous points - splendeur visuelle, poésie, humour, émotion, suspense, tout est ajusté au millimètre.
Le message écolo est bien sûr très important, avec cette subtilité qui consiste à faire dépendre la survie des Hommes d'une machine, un robot vieille génération, cahotant et tout rouillé. Il y a cependant deux ou trois choses qui me posent problème. Premièrement, une fois passée la première demi-heure assez extraordinaire, commence une histoire d'amour et d'action somme toute assez convenue. D'accord, il y a la satire très réussie de l'humanité future devenue obèse et accro au monde virtuel, mais sur laquelle viennent se calquer les péripéties relativement banales de Wall-E courant à la poursuite de son amour Eve. J'ai l'impression que les auteurs de Wall-E, après avoir poussé très loin une sorte de noirceur mélancolique en décrivant l'existence de Wall-E seul sur terre, essaient de revenir à une approche plus classique et consensuelle dans la deuxième partie, histoire de ne fâcher personne et de finir sur un happy end. J'ai aussi été quelque peu gêné par la surabondance de références cinéphiles qui émaillent le récit - Charlie Chaplin, Buster Keaton, Artificial Intelligence, 2001, Odyssée de l'Espace, E.T., Star Wars ... le film aurait pu fonctionner, je pense, sans tous ces clins d'oeil. Cela dit, j'ai été content que l'extrait qui berce la solitude et les rêves de Wall-E soit tiré d'un film qui m'a toujours ravi, 'Hello Dolly', de Gene Kelly.