Pas sûr que ce soit volontaire, mais La fiancée du Nebraska suit le cheminement inverse de celui d’Un millier d’années… : d’abord très lourd dans sa description du quotidien angoissé de la jeune Sasha, le film finit par se faire plus délicat, moins péniblement édifiant, jusqu’à une dernière demi-heure pas franchement guillerette mais amenée de façon plus délicate. C’est même toute la force du film, qui parvient à se faire de moins en moins pesant à mesure que l’on approche du fameux jour J, où la jeune femme devra choisir la voie de l’avortement ou celle de la maternité. La conclusion un peu facile est immédiatement éclipsée par cette toute dernière scène où Sasha mime une chanson, seule devant un grand mur (une grande muraille ?). Éblouissante conclusion de ce segment d’un diptyque qui peut se voir dans n’importe quel ordre, et nous offre en tout cas une certaine idée de la Chine, imparfaite mais pas inintéressante en des temps où le pays est au centre de tous les débats.
6/10
(également publié sur Écran Large)