Barack Obama s'attend à vivre 90 jours d'enfer tant les attaques du parti Républicain seront fortes. C'est d'ailleurs étonnant que McCain cautionne de telles méthodes qui l'avaient emporté lors de la primaire républicaine 1999...
Le Parti Républicain a défini 4 fondamentaux qu'il applique avec une méthode implacable.
Le premier est celui dit du " push polling ". Le sondage n'est pas là pour mesurer l'opinion mais pour la faire. L'opinion peut être faite par deux outils :
* le contenu même d'une question qui porte un message,
* le résultat global car la victoire naît d'un phénomène pour partie auto-entretenu (on vote plus facilement pour le camp du gagnant).
Le second repère c'est de s'attaquer d'abord aux qualités majeures de ses concurrents sans respecter aucune précaution sur la vérité desdites attaques. Obama a du charisme. Il faut tourner ce charisme en dérision ; d'où les vidéos de cette semaine.
Le troisième repère c'est la répétition. Il s'en suit un matraquage de communication notamment par des campagnes web. La pédagogie repose sur la répétition. Il faut donc répéter une attaque et toujours la répéter.
Le quatrième repère réside dans le dynamisme des dernières semaines et des derniers jours de campagne électorale. Les stratèges du parti républicain sont persuadés que les électeurs ont la " mémoire courte " et qu'ils peuvent changer d'avis jusqu'au dernier moment. Les derniers jours seront donc un vrai " feu d'artifice ".
Toutes les dernières campagnes du Parti Républicain reposent sur ces fondamentaux :
* primaires républicaines pour la présidentielle 2000 : un exemple de "push polling" après la primaire du New Hampshire gagnée par McCain contre Bush : Rove lance un sondage sur McCain en demandant si " les électeurs voteraient pour McCain si celui-ci s'était rendu coupable de trahison durant sa guerre du Viet-Nam ". La question porte le message et insinue le doute sur son comportment. Bush ne faisait que reprendre la technique mise en oeuvre pour gagner le Texas quand par exemple il avait lancé un sondage qui, parmi les questions, comportait la question suivante " voteriez-vous toujours pour Ann Richards pour le poste de Gouverneur du Texas en sachant que son équipe est entièrement composée de lesbiennes ? ".
* présidentielle 2004 : Kerry domine dans les sondages. Bien que titulaire des décorations militaires les plus prestigieuses attribuées après des enquêtes minutieuses, John Kerry fait l'objet d'une campagne mettant en cause la réalité de son engagement pendant la guerre du Viet-Nam.
Rove aurait monté de toutes pièces à l'aide de militants républicains rémunérés des déclarations fabriquées visant à attaquer Kerry sur sa qualité principale : son engagement pendant la guerre du Viet-Nam.
Il s'en est suivi un matraquage de communication notamment par des campagnes web qui ont conduit à jeter le doute pendant un moment et conduire Kerry à mobiliser toute son énergie pour se justifier sur un point inconcevable en début de campagne. Il ne tournera la page que lorsque la chute de Kerry dans les sondages avait été amorcée.
Ces fondamentaux ont un seul objectif : construire un vote contre. La mécanique républicaine est partie. Son entreprise de démolition est en marche. C'est l'esprit de la vidéo diffusée hier via Internet :