T’es où, Doudou ?

Ça y est, nous y voilà. Comme chaque année depuis 36. Ne demandez pas après la boulangère, le boucher, le pizzaïolo, le kiné, le mécano. T’es où, Doudou ?  Parti. Fini. Basta. Y a plus. Les congés d’été étendent sur le pays leur grand drap de fantôme pour rire, blanc jusqu’aux chevilles, il n’y a que les pieds qui bronzent. Le Nôôôrd, ça commence au-dessus d’Avignon. Tous en bas dans la flotte. Putain, ça penche !

Ce serait le moment des surprises audacieuses, personne ne regarde. Ainsi Sarko, avec l’arrogance qu’on nous envie, pourrait rendre la France heptagonale en lui adjoignant un bout de la Belgique qui flambe : l’estivant  moyen n’y verrait que du feu. Une annexion ! En 2008 ! Quel regain de l’Histoire ! et sans craindre un blocus britannique  : tous les puddings sont dans le Luberon. Le rêve de la Grande Nation pourrait même s’étendre jusqu’à Jersey et Guernesey sans que la Reine y trouve à redire : je vous apprends qu’elle va passer trois semaines incognito en Provence chez Mick Jagger.

Mais ne rêvons pas. Sarkozy lui-même est dans le Sud, le haut du pyjama à Brégançon, le bas chez les Bruni tout proches, et c’est pourquoi on nous le montre beaucoup courant ou pédalant : c’est pour joindre les deux bouts. Chaque époque a le Bonaparte qu’elle mérite…

Quand même, on est de moins en moins au courant des vacances de nos pipoles. A force d’appeler au débat de fond, on se noie dans la discrétion et l’ennui. La rédaction de La Grille du coq, consciente des risques de la dépipolisation pour le moral des grenouilles en général et  la frustration des lecteurs d’Actu en particulier, s’est mise en mesure  de fournir des révélations  sur l’été de quelques stars.

Ingrid Betancourt. La joie des retrouvailles en famille s’avérant plus pesante qu’elle n’aurait cru, la vaillante franco-colombienne avait décidé de mettre juillet à profit pour lancer le culte marial en Arabie saoudite. La nouvelle de son enlèvement n’a pas encore percé, mais je crois savoir que nos services secrets travaillent  déjà à sa libération.

Ségolène Royale. Toute à la crainte et à la prévention d’une troisième effraction, que prépareraient cette fois les sbires de Mme Aubry, elle ne quittera pas son rez-de-chaussée de Boulogne-Billancourt. De bonne source, elle passerait ses jours dans le salon, grimée en lampadaire. Ses partisans n’augurent rien de bon de cette hantise obsidionale à quelques encablures du congrès PS. En tout cas, si on venait à vous montrer prochainement la dame blanche à Pékin, ne vous laissez pas prendre, c’est un sosie.

Bayrou. Je ne suis pas sûr que les vacances d’un conseiller municipal de Pau intéressent grand monde. Je crois savoir qu’après plusieurs concours de labour dans les comices du Béarn, il se serait mis en tête de préparer Marielle de Sarnez pour le prochain Prix de l’Arc de Triomphe.

Delanoë. Ses conseillers, pour peaufiner son ancrage, lui avaient prescrit Paris-plage de 15h à 17h et deux vélibs par jour avant les repas. Il n’en a cure. En fait de Paris-plage, on le signale au Touquet, déguisé en son secrétaire et préférant le char à voile à la petite reine.

Fillon. On le dit dans le sud de l’Italie. Précisons : dans les Pouilles, et tant pis si c’est  chiatique.

Arion. Après prétendument la Moselle et l’Ille-et-Vilaine (pourquoi pas le Loir-et- Cher !), on l’annonce en Nièvre mais c’est sans doute un leurre. Où trouver un dauphin là-bas ? Settons jamais…S’il venait lui aussi à tomber dans le Sud, La Grille ne manquerait pas de vous le faire savoir.

Arion