Soleil éteint qui pends à ma main
Cherche, et toi, chien, cherche, mais nul n’est passé…
Un cheval fou, si, dans ma jeunesse
Un soir, un fantôme qu’un autre a fait chair
Et une chair que mon trop d’amour a fait spectre.
Égaré au-delà de la dernière vague de la mer
Égaré derrière la dernière lueur du soir
Perdu dans le cri du dernier oiseau de la nuit
Seul, je voudrais qu’on me cherche
Mais personne ne veut entendre ce cœur qui sonne.
Je me cache mais, insensés,
Ne voyez-vous pas que ce n’est que pour être cherché ?
Maison brûlée si évidente
Parmi les arbres de la montagne et qui la nuit
Crie de peur hantée d’elle-même.
Diamant au fond de la boue
Et qui s’écartèle de lueurs pour que le chercheur
Guide ses pas vers ce râle du désir d’être délivré
O le bonheur de se sentir déterré et lavé
O le bonheur diamant de mourir dans une main sale
Enfin regardé…
***
André de Richaud (1907-1968) – La Confession publique (Seghers, 1944)