La CIA protégeait le génocidaire Radovan Karadzic

Publié le 04 août 2008 par Hugo Jolly

Après avoir formé et entraîné des groupes terroristes (Al Qaeda, cubains de droite de Miami), instaurer et protéger des dictatures de droite, voilà maintenant que l’on apprend que la CIA, la plus puissante organisation terroriste du monde, protégeait l’ex dirigeant des serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, accusé de génocide et de crimes contre l’humanité.

Voici un article de l’Agence France Presse qui explique bien cette protection de la CIA, immorale, mais pas surprenante.

BELGRADE (AFP) — Radovan Karadzic a été protégé par les Etats-Unis jusqu’en 2000, date à laquelle la CIA l’a surpris en train de rompre les termes de l’accord qui le liait à eux et qui lui permettait d’échapper à la justice internationale, a affirmé samedi le quotidien serbe Blic.

L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, inculpé pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, “était sous protection américaine jusqu’en 2000, date à laquelle la CIA a intercepté une de ses conversations téléphoniques démontrant clairement qu’il dirigeait personnellement une réunion de son ancien parti politique”, le SDS, écrit le journal, citant “une source du renseignement américain bien informée”.

Radovan Karadzic, qui a comparu jeudi, pour la première fois depuis son arrestation à Belgrade, devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPI) à La Haye, a assuré que l’émissaire américain Richard Holbrooke, l’un des architectes de l’accord de paix en Bosnie en 1995, lui avait promis qu’il échapperait au TPI s’il se retirait de la vie publique. Richard Holbrooke a démenti l’existence d’un tel accord.

“Je ne suis pas sûr qu’il y ait eu un document écrit confirmant (un accord), mais j’ai en revanche l’admission par Holbrooke que des garanties verbales avaient été fournies à Karadzic au plus haut niveau” américain, a déclaré la source citée par Blic.

“Au cours de l’année 2000, au moment des élections (générales de novembre) en Bosnie, la CIA a appris que Karadzic dirigeait toujours le SDS (la formation nationaliste serbe qu’il avait mis en place au début des années 90), en dépit de leur accord stipulant qu’il ne devait pas s’occuper de politique”, a poursuivi la même source.

“En 2000″, a précisé cette source, “s’est tenue dans la ville de Bijeljina (est de la Bosnie) une réunion du SDS dirigée personnellement par Karadzic. Il donnait des instructions aux militants et désignait les membres de la direction qui devaient être remplacés ou encore les personnes qui devaient être nommées et à quelles positions”.

Karadzic “était personnellement engagé dans toutes les activités du SDS. En Amérique, ils ont été furieux lorsqu’ils ont réalisé que Karadzic se payait leur tête de la sorte”. Les Américains et la CIA ont décidé alors de mettre fin à la “protection informelle” dont bénéficiait l’ancien chef des Serbes de Bosnie, conclut la source.

Dans le cadre de cet accord avec la CIA, Radovan Karadzic était également protégé d’une arrestation par d’autres services de renseignement, comme ceux de France et de Grande-Bretagne, affirme Blic.

Un ancien ministre des Serbes de Bosnie, Aleksa Buha, a affirmé samedi à Radio Belgrade avoir été témoin en 1996 d’un accord entre Richard Holbrooke et Radovan Karadzic assurant l’immunité à l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie.

“Holbrooke m’a formellement promis que Karadzic ne serait pas concerné par le tribunal de La Haye s’il se retirait pour toujours de la vie politique”, a déclaré à la radio publique de Serbie Aleksa Buha, qui a été jusqu’en 1998 ministre des Affaires étrangères de la Republika Srpska (RS), l’entité serbe de Bosnie.

Selon M. Buha, cette promesse de M. Holbrooke a été faite au cours d’une réunion à Belgrade “dans la nuit du 18 au 19 juillet 1996″, à laquelle assistaient également Slobodan Milosevic, à l’époque président yougoslave, Milan Milutinovic, alors ministre yougoslave des Affaires étrangères, et Momcilo Krajisnik, un haut responsable politique des Serbes de Bosnie.

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