L'enfant Océan, mis en scène par Frédéric Sonntag

Est-ce une histoire vraie ? Évidemment, ça résonne avec des faits divers et le dispositif choisi par Frédéric Sonntag rapproche cette histoire des moyens de communication de la télévision : images projetées sur des écrans qui forment le cadre narratif et changent avec l’avancée de l’histoire, papiers peints traduisant les milieux sociaux où l’on suit les enfants, témoignages en direct sur la scène ou en vidéos… C’est la façon aujourd’hui de raconter, par bribes, une histoire, avec des gens qu’on revoit et d’autres qu’on ne voit qu’une fois mais qui, tous, servent le récit. Le livre de Jean-Claude Mourlevat est construit ainsi ; la mise en scène en renforce l’impression. Vingt-quatre heures et quelques jours sont ici exposés en une heure. On quitte la ferme des Doutreleau avec les sept ombres des enfants et on les voit comme ils sont vus par les témoins de leur fugue. Mais nous sommes avec eux, qu’on arrive à imaginer sept bien qu’ils ne soient que trois comédiens à les interpréter. Il n’y a que le contrôleur de la SNCF qui puisse s’y tromper. Sur scène, l’habit fait le personnage des adultes et il n’y a aucune confusion. La plus âgée qui témoigne en vidéo a plus de 60 ans. Et le tout petit, muet, qui tient dans un sac, âgé de 10 ans, est représenté par une marionnette. Ses frères le comprennent au moindre signe et lui font confiance, et nous aussi, à le voir indiquer le chemin, à le chercher jusqu’au bord de l’océan. 

J'ai vu ce spectacle au !POC! d'Alfortville.