Magazine France

Botter ou ne pas botter en touche

Publié le 03 août 2008 par Omelette Seizeoeufs

Depuis quelques temps, et à travers une bonne dizaine de billets différents, à partir des Gauchitudes à peu près, j'essaie de développer cette idée qu'il est dangereux, inutile, néfaste, ou tout ce que vous voulez, pour la gauche socialo-traître de s'enfermer dans une quête de solutions impossibles mais qui compensent nos frustrations avec un monde qui visiblement n'était pas dessiné par Marx, Jaurès ou le Ché. Avant hier j'ai pris le risque de dire que l'Europe sociale ne se fera pas et que l'évoquer revenait à botter en touche. Pourtant, je ne voudrais pas passer pour plus socialo-traître que je ne suis. Car j'ai horreur de cette ligne d'une "gauche presque à droite", dont Manuel Valls est la meilleure caricature, mais qui s'infiltre chez bon nombre de nos "responsables" PS, comme lorsque Bertrand Delanoë se déclare "libéral", ou comme tous ces gestes destinés à débarasser la gauche de ce fameux "sur-moi marxiste" qui existe beaucoup moins qu'on ne le prétend, surtout aujourd'hui, quand on voit que tous les candidats sérieux à une prise du PS par la force sont plutôt du côté soc-dem. Je me trouve ainsi dans une sorte de "ni-ni" : refus de la compromission avec le discours dominant, refus des fausses solutions (genre Europe sociale) qui plaisent dans la "culture de gauche" et qui peuvent permettre de marquer des points à l'occasion des luttes internes, mais qui deviennent ensuite autant d'obstacles, obstacles à la conquète d'un électorat qui dépasse cette même "culture de gauche", et obstacles à l'action si jamais la gauche devait se retrouver au volant.

L'efficacité politique et sociale doit être, me semble-t-il, l'une des valeurs phares de l'action politique de gauche. Et la première chose à faire, si on veut être efficace, c'est de partir d'une analyse lucide de la situation actuelle et des possibilités d'action. Non que je dispose d'une telle analyse : je me permets d'aboyer vainement sur les touches pour empêcher qu'on y botte (pour ainsi dire). C'est l'intérêt de bloguer : on raconte ce qu'on veut sans avoir à prétendre posséder toutes les clés.

J'allais enfin sortir mon magnifique exemple où je tape sur tout le monde (promesse faite lors de mon billet précédent), mais je crois que je vais devoir moi aussi botter en touche jusqu'au billet suivant.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Omelette Seizeoeufs 229 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte