C’est moi, Mario : le jeu vidéo préféré au monde fête ses 40 ans

Cela n’a aucun sens. Le jeu s’appelle Super Mario Bros, mais en réalité, un seul personnage s’appelle Mario, et il est beaucoup plus célèbre que son frère Luigi. Mario est plombier — moustache, salopette, casquette et tout — mais ne fait pas de travaux de tuyauterie. Guidé par vous, il doit courir, glisser, sauter, sauter, sauter et se frayer un chemin à travers chaque niveau pour découvrir que sa petite amie, la princesse Peach, est piégée dans un château différent par le méchant Bowser. En chemin, vous trouverez des bonus de champignons, des tortues et des plantes mortelles, des pièces à collectionner et de la musique à thème qui se loge dans votre cerveau et ne part jamais.

Et pourtant, 40 ans depuis que Mario a fait ses débuts dans Donkey Kong et 36 ans depuis qu’il a fait la une de son propre jeu, il reste une superstar du jeu vidéo. La franchise a vendu plus de 763,45 millions d’unités dans le monde, ce qui en fait le titre le plus vendu de tous les temps. Regardez de plus près les actes de foi qui l’ont aidé à devenir célèbre.

Il n’a pas toujours été Mario : Chez Nintendo dans les années 80, le concepteur de jeux vidéo Shigeru Miyamoto, aujourd’hui âgé de 68 ans, espérait créer un héros à la Popeye. Mais les droits coûtent trop cher. Ainsi, son jeu local, Donkey Kong (1981), mettait en vedette le méchant singe éponyme lançant des barils et des obstacles pour qu’un petit charpentier esquive. Miyamoto l’appelait M. Video ; l’équipe l’a nommé Jumpman. Ce n’était pas inhabituel pour l’époque – d’autres jeux s’appelaient Pac-Man (1980), Space Invaders (1978) et Asteroids (1979). Mais la division américaine de Nintendo voulait un nouveau nom pour le personnage de Miyamoto. Certains employés d’entrepôt pensaient qu’il ressemblait un peu à leur propriétaire Mario Segale. Le nom est resté. Miyamoto a également approuvé.

C’est un héros col bleu : Le prochain jeu de Miyamoto se déroulait dans des égouts, avec des tuyaux verts et des tortues. Ainsi, son petit menuisier s’est transformé en plombier pour Super Mario Bros de 1985. Le gros nez, la moustache touffue, le chapeau, la salopette bleue et le corps trapu du design original sont restés. Miyamoto avait dessiné Mario pour qu’il s’intègre dans les quelques pixels disponibles dans les jeux vidéo de l’époque et ressorte toujours sur le ciel bleu et les nuages blancs de l’arrière-plan simple du nouveau jeu.

En Inde, le jeu s’est infiltré via des appareils portables et des cartouches de contrebande joués sur des consoles de samouraï locales encombrantes qui exécutaient le logiciel Nintendo. L’écrivain de jeux et de technologie Jaison Lewis, qui a grandi à Mumbai et vit maintenant en Allemagne, se souvient d’avoir joué dessus. « J’avais un ordinateur de poche qui jouait à la fois à Donkey Kong et à Mario et était alimenté par deux piles boutons », dit-il. La version cartouche et samouraï, qui se branche sur le téléviseur pour une expérience 16 bits sur grand écran, était le rêve. « Il fallait avoir un ami riche qui vous laissait emprunter son jouet ou en louer un pour ??10 comme gâterie du dimanche. C’était très amusant.”

La mélodie du thème est un classique en soi : Il n’y a que trois minutes de musique originale dans le jeu de 1985, mais le compositeur Koji Kondo l’utilise comme un maestro. Les jeux des années 80 n’avaient pas la technologie pour des symphonies complexes. Les cartouches avaient de minuscules synthétiseurs qui jouaient les sons limités au fur et à mesure que l’on se déplaçait dans le jeu. Kondo a élaboré une mélodie entraînante, presque swing, en utilisant trois notes à la fois, pour le niveau d’ouverture. Pour les sections sous-marines, où Mario nage à travers le territoire ennemi, il y a une valse plus légère. Et bien sûr, tout au long du thème Overworld, lorsque Mario collecte des pièces, il y a ce ping métallique triomphant.

Ils enseignent Mario dans les universités : Le premier niveau de Super Mario Bros est si facile à suivre qu’il fait partie des programmes de conception. On sait instinctivement quand sauter, quoi éviter. Le gameplay de Miyamoto est également fluide. Les sauts durent tant qu’on maintient le bouton, Mario accélère en courant. Dans une interview avec la radio publique nationale américaine en 2015, Miyamoto dit que Mario est populaire parce que son parcours est universel. « Tout le monde a peur de tomber de très haut. S’il y a un écart que vous devez franchir, tout le monde va essayer de courir pour sauter par-dessus l’écart. Ce sont des choses qui sont uniquement humaines et qui sont une expérience partagée, vraiment, tout le monde. »

Mario c’est beaucoup d’argent : La version 3D de la franchise, Super Mario 64, est sortie en 1996 et son style et ses mouvements de point de vue cinématographique ont rapidement établi la norme pour les jeux 3D. La plupart des fans ont épuisé leurs cartouches. En août, un jeu scellé a rapporté 2 millions de dollars aux enchères, établissant un nouveau record pour le prix le plus élevé jamais payé pour un jeu vidéo. Il a battu un record établi moins d’un mois plus tôt, lorsqu’une copie scellée de Super Mario 64 a rapporté 1,56 million de dollars. Lewis dit qu’une grande partie de l’appel est la nostalgie. « Le jeu, après tout, n’est pas rare. Il existe un jeu Mario pour chaque génération d’appareil Nintendo. Mais comme pour les jouets, il est difficile de trouver un jeu classique scellé, en parfait état. Quel enfant aurait reçu un jeu Mario en cadeau et n’aurait pas arraché l’emballage pour jouer tout de suite ? »

Des erreurs ont été commises : Mario et Luigi sont apparus dans le film d’action en direct Super Mario Bros de 1993, un film si mauvais que Nintendo a refusé, pendant des décennies, de donner aux studios hollywoodiens le droit de faire plus. Maintenant, ils ont cédé. Un film d’animation 3D est en préparation, mettant en vedette les voix de Chris Pratt dans le rôle de Mario, Anya Taylor-Joy dans celui de la princesse Peach, Charlie Day dans celui de Luigi et Jack Black dans celui de Bowser. Il devrait sortir en décembre 2022. Le plombier va-t-il débusquer les 300 millions de dollars que son rival Sega, Sonic the Hedgehog, a engrangé l’année dernière, lorsqu’il est devenu l’adaptation de jeu vidéo la plus lucrative de tous les temps ? Mario ferait mieux de donner un coup de tête à tous les ??? pour les champignons.