Une sélection de nouvelles d'Isaac Bashevis Singer, qui semble en avoir écrit beaucoup.
Cela commence par une introduction par laquelle l'auteur explique son génie. L'art de la nouvelle est de parvenir en quelques pages à raconter toute une vie. Et c'est remarquablement bien réussi. C'est simple et élégant. Bien que l'inspiration me semble faiblir en fin d'ouvrage.
Les meilleures nouvelles, selon moi, parlent de la vie des communautés juives au début du 20ème siècle, à la campagne en Pologne. Elles sont pleines de dibuks, d'esprits frondeurs, qui ont échoué aux portes de l'enfer et qui prennent possession des individus, et d'érudits qui s'interrogent sur leur croyance, jusqu'à l'hérésie. Car on peut faire justifier beaucoup de choses aux textes religieux. Les autres nouvelles, suivant le parcours de l'auteur, parlent d'intellectuels à Varsovie, puis aux USA. Partout où l'on aille, il n'y a que des Juifs.
Les nouvelles américaines ont l'auteur pour héros ou quelqu'un qui lui ressemble comme un frère. Un auteur qui écrit en Yiddish, dont les lecteurs raffolent des histoires, et auquel aucune femme ne résiste.
Au fond de ce livre il y a peut-être quelque-chose de commun avec ce blog. Un étonnement devant une vie qui ne semble pas obéir à la raison. Ce qui en fait l'intérêt.